Mais comment faisait-on avant ?

« C’est simple, je ne pourrais plus m’en passer… » Un an après avoir investi dans un iPhone, Myriam Douet, une libérale qui a quitté en septembre dernier la Seine-et-Marne (77) pour s’installer à Marseille (13), résume en une phrase la place prise par le smartphone dans son travail au quotidien. « C’est d’abord très pratique pour gérer les appels téléphoniques et lire ses mails en mobilité. J’ai aussi enregistré dans mon répertoire les numéros de téléphone de certains médecins et de patients chroniques que je visite régulièrement. »

Véritable coup de pouce

Pour les applications, elle a téléchargé Médicaments afin de pouvoir consulter en temps réel les notices de près de 9 000 médicaments. « Et comme je me déplace en scooter dans une ville que je ne connais pas encore très bien, j’utilise aussi beaucoup l’application GPS de Mappy qui m’indique l’itinéraire à emprunter pour me rendre chez un patient, complète Myriam Douet. Je me sers aussi des Pages Jaunes lorsque j’ai besoin de contacter une société d’ambulances ou un médecin. »

Lina Marigliano, libérale installée à Épinal dans les Vosges (88), a elle aussi investi dans un iPhone pour pouvoir y installer la version mobile de son logiciel de gestion de cabinet MyAgathe. « Tous les matins, explique-t-elle, je télécharge en WiFi sur mon iPhone la tournée du jour, ce qui m’évite d’avoir à l’imprimer comme je le faisais auparavant. L’application me rappelle les coordonnées des patients à visiter, les soins à apporter, le contact du médecin traitant que je peux appeler en cliquant sur un lien. Et lorsqu’un patient est absent, je peux tout de suite décompter l’acte. »

Vérifier les ordonnances

Elle peut aussi consulter sur son smartphone toutes les informations utiles sur l’ordonnance : la date de prescription, le nom du médecin, l’échéance… « Les patients nous demandent souvent s’il faut renouveler l’ordonnance lors du prochain passage du docteur. Avec l’iPhone, je peux leur répondre immédiatement, souligne Lina Marigliano. Et, à la fin de la journée, je télécharge sur mon ordinateur toutes les informations enregistrées pendant ma tournée afin qu’elles figurent dans le dossier médical des patients visités. »

L’application lui permet également d’accéder à la liste des patients, avec toutes leurs coordonnées. « J’ai aussi la possibilité de rédiger des notes : un code porte, un numéro d’appartement, les résultats d’un bilan sanguin ou une information à communiquer à mon collègue pour la prochaine visite… Je peux aussi prendre des photos et les archiver lorsque je dois suivre par exemple l’évolution de la cicatrisation d’une plaie. En revanche, je ne me sers pas de la fonction de géolocalisation car j’ai un GPS dans ma voiture. »

Un éventail d’applications

La plupart des logiciels de gestion de cabinet proposent aujourd’hui des versions mobiles en téléchargement gratuit. MyAgathe est ainsi disponible sur iPhone, Android et BlackBerry. Infimax, la solution éditée par Logicmax Technologie, est téléchargeable sur l’AppStore, tout comme Vega5 Mobile d’Epsilog.

Il est également possible d’installer des guides thérapeutiques comme le Vidal (sur iPhone, Android et BlackBerry, entre 27,75 et 29,99 euros), iMédiGuide (sur iPhone, 4,99 euros), Médicaments (sur iPhone, 4,99 euros), iMéo (sur iPhone, 2,39 euros) et Homéopathie (sur iPhone, 2,99 euros). Un calculateur médical comme iCockcroft (sur iPhone, 0,79 euro) vous permet d’évaluer la fonction rénale du patient quand MedCalc Pro (sur iPhone, 5,99 euros) offre un accès à plus de 150 formules, scores et classifications répertoriées par ordre alphabétique ou par spécialités.

Certaines applications donnent également accès à des fiches pratiques. C’est le cas de Smur BMPM (sur iPhone, 6,99 euros) qui contient pas moins de 89 protocoles d’intervention, 74 fiches thérapeutiques et 14 techniques détaillées.

De son côté, IDE Protocole (sur iPhone, 9,99 euros) décrit par l’image une centaine de gestes de base de l’IDE. « Grâce à cette application, vous pouvez revoir en moins d’une minute le geste technique à pratiquer étape par étape, avec un fléchage infographique pour signaler les temps forts, explique Guillaume Zagury, directeur de Médicilline qui édite IDE Protocole. L’application vous rappelle également le matériel nécessaire, ainsi que les indications et les contre-indications. » Autre application utile, toujours éditée par Médicilline, Ordonnance Minute (sur iPhone et Android, 9,99 euros) qui abrite les 200 ordonnances les plus courantes.

Des services gratuits

Pour ceux qui ne souhaiteraient pas délier les cordons de leur bourse, sachez qu’il existe aussi des applications gratuites. Débit de perfusion (sur Android) a été développé pour aider les médecins et les infirmières à calculer le débit de la perfusion. Au rayon guides thérapeutiques, HoméoFiches (sur iPhone) permet d’effectuer des recherches par indication thérapeutique ou par souche homéopathique. L’application Fiches Preuves & Pratiques (sur iPhone) référence quant à elle pas moins de 200 situations cliniques. Vous pouvez également télécharger des calculateurs médicaux comme CliniCalc – Medical Calculator (sur iPhone), ou MedCalc (sur iPhone).

Enfin, sachez que vous retrouverez gratuitement sur votre iPhone l’application EspaceInfirmier sur laquelle vous pouvez consulter les articles d’actualité de votre magazine préféré…

Quels usages pour demain ?

Vous l’aurez compris, une foison d’applications est déjà à votre disposition, et ce n’est qu’un début, car de nouveaux usages ne manqueront pas de voir le jour dans les années qui viennent. « Aujourd’hui, vous pouvez déjà prendre la tension d’un patient sur votre smartphone. Demain, ce sera d’autres constantes, prédit Christophe Ferrando, responsable informatique de CBA (la société qui édite le logiciel MyAgathe). On peut aussi imaginer que les infirmières accèderont en mobilité au Dossier Médical Personnel (DMP) de leur patient. » « Nous devrions également voir apparaître de nouveaux outils d’information rapide, des plateformes de formation en e-learning, complète Guillaume Zagury. Le smartphone évitera aussi des déplacements et des hospitalisations inutiles. Un patient pourra ainsi montrer en visioconférence à son infirmière l’évolution de sa plaie afin que celle-ci évalue le degré d’urgence. Au domicile du patient, l’infirmière pourra communiquer en visioconférence avec le médecin traitant pour que celui-ci établisse un premier diagnostic. » Mais, pour Lina Marigliano, « l’idéal serait de pouvoir insérer la carte vitale dans mon iPhone, cela me simplifierait la gestion des transmissions au quotidien ». Un vœu qui pourrait être rapidement exaucé tant les technologies qui entourent les smartphones évoluent à vitesse grand V…