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PROSPECTIVE → Anticipation et effervescence étaient au rendez-vous des États généraux des réseaux de santé. Si des mutations adaptées à l’évolution du système de santé semblent s’imposer, des craintes se sont également fait entendre.
L’avenir des réseaux de santé a largement été débattu lors de leurs États généraux, qui se sont tenus le 9 décembre à l’université de Versailles-Saint-Quentin (78). Hugo Gilardi, de la DGOS (Direction générale de l’organisation des soins), est venu présenter le Guide méthodologique en cours de finalisation qui devrait être soumis aux ARS (Agences régionales de santé) début 2012.
Ce guide met en avant trois pistes d’évolution envisageables pour les réseaux. Les travaux de la DGOS ont mis en évidence l’intérêt de recentrer les réseaux sur une fonction d’appui à la coordination, dans le cadre des PRS (Projets régionaux de santé)
Afin d’accompagner cette mutation, l’UNR.Santé va mettre en place, en lien avec la DGOS, une cellule nationale qui pourrait être effective dès le deuxième trimestre 2012. Cette cellule apportera une médiation lors des rapprochements entre réseaux, participera au dialogue régional et mettra en place une analyse comparative. Elle sera composée de deux coordinateurs nationaux (équivalents temps plein), issus des réseaux et d’un consultant extérieur, apportant une expertise méthodologique et sociologique dans le domaine des organisations de santé.
Michel Varroud Vial, président de l’UNR.Santé, a tenu à souligner la nécessité, en période pré-électorale, de faire entendre cinq propositions capitales pour l’avenir des réseaux de santé. Le développement de l’exercice regroupé en soins primaires n’est plus une simple option, mais un enjeu capital, « non à cause de la raréfaction des médecins, mais pour que les patients puissent avoir un droit à une prise en charge de qualité ».
Michel Varoud-Vial encourage aussi à ce que la prise en charge multidisciplinaire, pour le moment obligatoire en oncologie et en chirurgie bariatrique, soit étendue à l’ensemble des maladies chroniques. La concertation, qu’elle soit physique ou qu’elle prenne la forme du PPS (plan personnalisé de santé), s’avère plus que jamais indispensable. L’importance d’une utilisation pragmatique de l’informatique, permettant la traçabilité des parcours de soin et une coopération renforcée avec les établissements hospitaliers, a également été signalée. Enfin, le président de l’UNR.Santé a martelé la nécessité d’une « volonté politique, au niveau régional et national, d’investir dans la coordination des parcours de santé en intégrant les différents acteurs et non en les opposant ». Une parole qui pourrait être méditée par certaines ARS.
* Sur les PRS, lire aussi notre actu en page 18.
Gilles Poutout, administrateur de Gérondicap, a rappelé que les réseaux de santé avaient traversé des périodes de tourmente à chaque changement de leur mode de financement. À l’heure de la contractualisation avec les ARS et de la mise en place des FIR (Fonds d’intervention régionaux), de nouveaux défis attendent les réseaux. Gilles Poutout a tenu à rappeler qu’avec 173,5 millions d’euros (un financement plafonné depuis ces dernières années), le budget des 730 réseaux français ne représentait qu’un millième des dépenses de l’Assurance maladie. Avec la péréquation interrégionale, le budget alloué aux réseaux a baissé dans certaines régions de 15 %. L’inégalité de traitement en fonction des orientations stratégiques des ARS est un sujet qui est régulièrement revenu au cours des débats. Les représentants de la Basse-Normandie ont ainsi alerté l’auditoire au sujet de la fermeture de six réseaux en 2011 et 2012, exigée par leur Agence. Les États généraux ont été l’occasion d’évoquer la possibilité de diversifier le financement des réseaux, via une rémunération au service rendu.