Éditorial
La chute bête : une plaque de verglas en sortant de la voiture. Pas d’hôpital à moins de cent cinquante bornes. L’état de votre crâne nécessite des points de suture que vous ne pouvez pas vous poser vous-même. C’est la nuit, votre consœur se trouve dans les îles pour les fêtes et le seul médecin du périmètre participe à un tournoi de bridge. Est-ce que vous refuseriez l’aide du professionnel de santé le plus proche, à savoir ce charmant vétérinaire qui habite à deux pas ? Que le véto qui n’a jamais posé des points sur un patient humain en détresse se lève… C’est presque une évidence. Mais, entre le dépannage d’urgence et l’instauration d’une « passerelle de formation » dans les écoles de vétérinaires pour contrer la pénurie de praticiens, il y a un barrage qu’un saumon lui-même ne franchirait pas. Disons que l’adjointe à la santé de la ville de Dijon s’est un peu emballée
* Le démenti n’a pas tardé : pour la directrice de l’Agence régionale de santé de Bourgogne, « aujourd’hui, ce n’est absolument pas pensable […]. La réglementation est claire, elle fait en sorte que nous ayons des médecins dans les zones rurales ». Que les vétérinaires remplacent les médecins, « ça n’a été évoqué ni de près, ni de loin dans le plan régional de santé ».