Un dispositif médical
Cahier de formation
LE POINT SUR
Le Picc line (acronyme anglais de peripheral inserted central catheter) est un cathéter veineux central inséré par voie périphérique, par une veine du bras (basilique, humérale ou céphalique), et dont l’extrémité distale aboutit dans la veine cave supérieure. Cette mise en place doit s’effectuer dans des conditions stériles.
Il s’agit d’une technique déjà ancienne aux États-Unis et au Canada (années 1990). En France, les chambres à cathéter implantables (CCI) semblent avoir été privilégiées, et ce n’est que depuis les années 2005 que cette technique se développe lentement dans certains hôpitaux ou cliniques. Désormais, les patients sont à domicile avec leur Picc, et les soins de pratique récente qui s’y rattachent nécessitent une formation, notamment pour les infirmières libérales.
Elles concernent les traitements intraveineux de moyenne et longue durée
Pour toute personne ayant besoin d’un traitement intraveineux supérieur à six jours, nos collègues nord-américaines recommandent
Le système est posé par un médecin radiologue sous anesthésie locale et contrôle échographique
Le cathéter inséré peut être à simple ou double lumière permettant l’injection de produits incompatibles. Des produits de contraste iodés, nécessaires dans certains examens peuvent être utilisés lorsque le Picc est considéré à “haute pression” (cathéter à extrémité mauve).
Le retrait accidentel ou le déplacement du Picc. Un éventuel déplacement doit être surveillé au moment du pansement, notamment en l’absence de suture à la peau.
En cas d’obstruction :
– vérifier qu’il ne s’agit pas d’une occlusion positionnelle ;
– essayer un rinçage au sérum hépariné, dans le cadre d’un protocole (prescription anticipée) et, en cas d’échec, contacter le service hospitalier ;
– pour les éviter, effectuer des rinçages au sérum physiologique (10 cc) après chaque utilisation ;
– la valve anti-reflux assure la perméabilité du Picc et évite son obstruction
Les phlébites et thromboses veineuses nécessitent une surveillance clinique et échographique en cas de suspicion. Si la thrombose est confirmée, le Picc sera retiré.
Les problèmes infectieux : dans ce cas, en pratique hospitalière, deux hémocultures sont réalisées, une antibiothérapie mise en place selon le cas et, si le cathéter est retiré, l’extrémité distale sera mise en culture.
Les manipulations et l’entretien requièrent les mêmes précautions, notamment d’asepsie que les autres dispositifs veineux centraux (gants, masque, matériels stériles…).
Ces soins, de pratique récente, ne relèvent pas véritablement de protocoles harmonisés, il convient donc de se référer au protocole du service où est suivi le patient.
Avant et après chaque utilisation un rinçage pulsé en seringue de 10 cc de sérum physiologique (Nacl 0,9 %) est requis
À l’occasion de chaque utilisation, il convient de vérifier le retour veineux.
La surveillance du pansement doit être quotidienne, celui-ci doit rester propre (pansement transparent) et occlusif, et doit être refait s’il se décolle, est humide, souillé ou n’adhère plus correctement à la peau.
Le pansement doit être changé toutes les 72 heures si le point de ponction est invisible, et tous les cinq à sept jours s’il est visible.
Lors du changement de pansement sur Picc non suturé, une attention particulière est requise pour ne pas tirer sur celui-ci, et repérer le nombre de graduations extérieures (figurant sur le cathéter) qui doivent être identiques avant et après pansement (prévention du déplacement).
Le bouchon-valve doit être désinfecté avant et après chaque utilisation.
En dehors d’une utilisation régulière, la plupart des auteurs préconisent un rinçage du Picc au moins deux fois par semaine.
(1) Cathéters veineux centraux insérés par voie périphérique ou Picc lines, note technique de la Société française d’hygiène hospitalière, juin 2011.
(2) Registered Nurse Association of Ontario (2004). Assessment and device selection for vascular access : Nursing best practice guideline, www.rnao.org/bestpractices.
(3) B.Cottard-Boulle CSS Hygièniste – Mise en place des Picc line – Retour d’expériences au CHU A. Paré-Cclin-PN, novembre 2010.
(4) E.Papelard and all,CHU de Caen, Unité fonctionnelle maladies infectieuses, Picc line : pourquoi un référentiel destiné aux soignants ? Journées nationales d’infectiologie, 2010.
(5) S. Bélanger, M.Sc.inf, Cathéters veineux centraux introduits par voie périphérique : à la recherche de recommandations adéquates, faisables et réalistes ! CSIO, Séminaire de l’Association québécoise des infirmières en oncologie, avril 2006.
Il est important qu’ils présentent leur carnet de suivi aux soignants.
Toute rougeur, douleur, chaleur locale, un œdème, un écoulement ou encore de la fièvre sont à signaler rapidement (phlébite, problème infectieux…).
Le pansement doit être protégé lors de la douche ou du bain.
Il convient de privilégier le port de vêtement à manches amples.
Le port de charges lourdes est les mouvements musculaires répétés sont à éviter.