L'infirmière Libérale Magazine n° 278 du 01/02/2012

 

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DOULEUR À DOMICILE→ Une récente parution de l’Institut Upsa contre la douleur invite les Idels à s’approprier les solutions existantes.

L’Institut Upsa contre la douleur publie un dossier dédié à la prise en charge de la douleur à domicile. Les multiples possibilités existantes sont encore insuffisamment exploitées.

« En fonction de son lieu de soin, le patient ne dispose pas des mêmes chances de bénéficier des antalgiques dont il a besoin pour prévenir les douleurs provoquées par les soins. » Le constat de Pascale Thibault, cadre supérieure de santé membre de la commission professionnelle infirmière de la Société française d’étude et de traitement de la douleur, justifie amplement la lecture du 15e numéro de L’infirmière et la douleur(1), consacré au domicile. Le Haut Conseil de la santé publique l’avait pointé en mai 2011, dans son bilan du 3e plan national d’amélioration de la prise en charge de la douleur (2006-2010) : les progrès sont surtout hospitalo-centrés. Pourtant, des initiatives de prise en charge de la douleur à domicile existent, détaillées au long de ces seize pages de témoignages, quiz, références juridiques et bibliographiques. De l’analgésie post-opératoire par cathéter périnerveux à l’éducation thérapeutique du patient à l’usage de la pompe à morphine, en passant par les techniques non médicamenteuses ou l’usage du Meopa(2), les Idels ont un empire à conquérir. Car leurs actes de lutte contre la douleur sont encore largement ignorés… voire entravés.

Ainsi, rappelle Florence Delavaud, infirmière référente et directrice du réseau SOS Douleur Domicile 16, l’injection d’analgésique par cathéter, bien qu’autorisée par le Code de la Santé publique, ne figure pas dans la Nomenclature des actes infirmiers et n’est donc pas rémunérée. Et que dire du Meopa qui, sorti de la réserve hospitalière depuis 2010, peut désormais être utilisé dans les cabinets dentaires, mais demeure hors de portée des Idels…

Pour investir pleinement le champ prometteur de la prise en charge de la douleur à domicile, les Idels doivent jouer la carte de la formation et de la recherche : « Il n’existe aucune enquête de prévalence des soins et des niveaux de douleur à domicile », déplore ainsi Pascale Thibault, alors même que cela permettrait d’« objectiver des situations vécues dans une grande solitude par les patients et les infirmiers libéraux ».

(1) Semestriel publié en novembre 2011, accessible aux professionnels de santé sur abonnement (www.institut-upsa-douleur.org).

(2) Mélange équimolaire oxygène protoxyde d’azote.