POLITIQUE DE SANTÉ
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ALZHEIMER→ Le dernier congrès national consacré à la prise en charge de cette maladie, organisé mi-décembre à Paris, a été l’occasion de faire le point sur la structuration de la filière de soins à domicile pour les patients et leurs familles.
Le 3e plan national Alzheimer 2008-2012 met l’accent sur l’amélioration de la prise en charge à domicile des patients, à travers la création des Maisons pour l’autonomie et l’intégration des malades d’Alzheimer (Maia). Pierres angulaires du maintien à domicile des patients, ces structures, comparables aux réseaux de santé, ont pour objectif de rassembler aussi bien les intervenants sanitaires que médico-sociaux autour des patients et de leurs familles.
Grâce à un guichet unique pour orienter la prise en charge, la Maia prétend mettre fin au désarroi de familles perdues dans une jungle de dispositifs cloisonnés. Les professionnels de santé intervenant au domicile des patients, notamment les infirmières libérales et les services de soins infirmiers à domicile (Ssiad), sont des acteurs indispensables des Maia. À la suite d’expérimentations démarrées en 2009 sur quinze sites, le programme a été déployé sur le territoire. Selon le comité national Maia, une quarantaine de nouvelles maisons devaient être créées en 2011 et les pouvoirs publics souhaitent une couverture nationale de 150 Maia opérationnelles d’ici fin 2012.
Les familles comme les professionnels de santé sont parfois démunis lorsque la situation de la personne malade se dégrade : troubles nutritionnels et cognitifs, difficultés sociales ou économiques, épuisement des aidants… « Une des missions principales des Maia est justement d’offrir des services de gestion de cas pour les situations les plus complexes », a précisé le Dr Olivier Dupont, membre de l’équipe porteuse du projet national Maia. Les “gestionnaires de cas” interviennent sur demande de la famille ou des professionnels pour coordonner une prise en charge globale. Selon les premières données issues des quinze Maia expérimentales, ils sont le plus souvent sollicités pour des troubles cognitifs et comportementaux. La présence d’une Maia dans un territoire donné est associée à une diminution des taux d’hospitalisation des malades Alzheimer et à un moindre recours aux prescriptions de neuroleptiques. Un progrès pour cette population fragile pour qui l’hospitalisation peut accélérer la perte d’autonomie (voir encadré) et l’utilisation de neuroleptiques entraîner de graves effets secondaires.
Autre dispositif mal connu, les Unités cognitivo-comportementales (UCC), petites structures hospitalières, surtout destinées à l’accueil temporaire de patients habituellement pris en charge à domicile, mais victimes d’une crise comportementale sévère. L’UCC vise un retour au lieu de vie initial en quelques semaines, sans passer par l’hospitalisation en soins aigus. Privilégiant les thérapies non médicamenteuses, les soins dispensés en UCC doivent favoriser le maintien de l’autonomie et éviter l’entrée en institution. Depuis 2009, une soixantaine d’unités a été ouverte. Les pouvoirs publics tablent sur 120 UCC en activité d’ici la fin de l’année.
L’hospitalisation d’une personne âgée n’est pas toujours délétère, mais elle entraîne une perte d’autonomie dans 30 à 60 % des cas. Début 2011, des experts internationaux
* Reducing “iatrogenic disability” in the hospitalized frail elderly– J Nutr Health Aging 2011 ; 15 (8) : 640-55.