SANTÉ PUBLIQUE
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SENSIBILISER → Courant mars, vous avez certainement lu ce slogan “les médicaments, ne les prenez pas n’importe comment”. Cette vaste campagne à l’initiative du ministère de la Santé repose aussi sur des témoignages sonores. Rencontre avec l’Idel de Tarbes qui a prêté sa voix.
Vous avez sans doute vu sur vos écrans de télévision, au cours du mois de mars, un spot montrant en gros plan une gélule et incitant à consommer les médicaments avec prudence. Outre ce spot diffusé sur vingt-deux chaînes, des affiches sont parues dans la presse nationale, tout comme dans les cabinets médicaux et dans les pharmacies.
Car (re)créer le lien entre patients et professionnels de santé autour du médicament, c’était l’un des objectifs du ministère de la Santé à travers cette campagne. La parole a été donnée à un médecin généraliste, un pharmacien et un infirmier libéral, dont les témoignages ont nourri un “dossier de presse sonore”
Idel à Tarbes, dans les Hautes-Pyrénées, Philippe Sarlat a accepté de jouer le jeu. En janvier dernier, il a passé une journée à Paris. Au micro, il a témoigné de son expérience et cité plusieurs cas qu’il a rencontrés dans sa pratique : « J’ai parlé d’une patiente qui avait obtenu la prescription de deux traitements incompatibles de la part de son généraliste et d’un spécialiste. J’ai aussi évoqué la situation d’un patient qui avait pris les neuroleptiques d’un de ses copains. » À l’inverse, les Idels rencontrent parfois des attitudes de méfiance envers le médicament, qui peuvent s’avérer dangereuses. « Je me souviens d’un patient dépendant dont les proches jouaient aux apprentis sorciers. Ils modifiaient le traitement et la posologie, en fonction de renseignements trouvés sur Internet ! » Concrètement, les traitements pris à domicile par un patient et suivis par un infirmier libéral concernent essentiellement la psychiatrie et les maladies cardiovasculaires.
Dans le spot final qui a été retenu, l’infirmier de Tarbes parle de la mission de soins de l’Idel : « Il accompagne le patient dans la prise de son traitement, l’éduque afin qu’il accepte les effets secondaires et alerte, si besoin, le médecin traitant ou le spécialiste. » Pour lui, « cette campagne est une bonne idée, mais il faudrait aller plus loin, en donnant des moyens aux professionnels de santé et en particulier aux Idels pour effectuer une surveillance, mais aussi un travail d’éducation du patient ».
La France est le premier consommateur européen de médicaments. Pour autant, la campagne du ministère de la Santé ne vise pas seulement la surconsommation mais des attitudes ciblées : le mésusage, le non-respect des posologies, les défauts d’observance, la méfiance excessive à l’égard du médicament, née dans le sillage de l’affaire du Mediator… Pour valoriser auprès du grand public la mission de conseil des professionnels de santé, des témoignages ont été adressés à 800 radios, nationales, locales et associatives. Ils étaient destinés aux journalistes désireux de réaliser un reportage sur le sujet. Avec un peu de chance, vous aurez pu les entendre. Outre l’infirmier libéral de Tarbes, une pharmacienne a été interrogée : elle insiste sur le rôle de surveillance effectué par les officinaux quand des patients demandent des médicaments sans ordonnance. Par ailleurs, un médecin généraliste rappelle que consultation ne rime pas forcément avec prescription, et qu’il faut toujours mesurer le rapport bénéfice-risque.