POLITIQUE DE SANTÉ
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COMPÉTITIVITÉ → Conjointement avec le Syndicat national des prestataires de santé à domicile (Synalam), la Fédération nationale des infirmiers (FNI) a présenté, fin mars, une étude sur la performance médico-économique de la prise en charge libérale de la perfusion à domicile.
Les relations entre les infirmiers libéraux et les prestataires de santé à domicile (PSAD) sont un modèle existant qui suppose une coordination entre les professionnels et apporte des réponses aux difficultés que rencontre notre système de soins », a lancé Philippe Tisserand, président de la FNI, en guise d’introduction.
Cela fait plus de trente ans que les PSAD, les infirmiers, les médecins libéraux et les pharmaciens mettent en œuvre cette offre de soins pour des traitements lourds, comme les cancers, le diabète ou encore les soins palliatifs, avec le développement de la prise en charge de patients traités par perfusion à domicile.
« Nous assurons des prises en charge avec un niveau de qualité et de sécurité remarquable, comparable à celui de l’hôpital », a souligné Olivier Lebouché, président du Synalam. Et de poursuivre : « Le “tout structure” n’est pas l’unique solution. Le libéral a sa place car il constitue un facteur d’économie, de qualité de vie et de bien-être pour le malade. »
Cette collaboration libérale permet aux patients d’être accompagnés et de pouvoir suivre leur traitement à domicile, ainsi que d’accroître leur autonomie. Elle constitue également une réponse à la désertification médicale, permettant la mise en œuvre de traitements complexes et techniques en tout point du territoire, et contribue à une baisse de la durée de l’hospitalisation. « Nous voulons donc inciter les pouvoirs publics à prendre en compte cette offre de soins », a rapporté Olivier Lebouché. La FNI et le Synalam considèrent en effet que ce modèle est aujourd’hui menacé, notamment par le fléchage des financements en direction de structures identifiées et par des prises en charge non justifiées de patients dans les structures d’hospitalisation à domicile et d’hôpital de jour qui induisent des surcoûts inutiles.
Pour les syndicalistes, la filière libérale doit donc être reconnue légitimement par les régulateurs de santé nationaux et régionaux en complément de la filière hospitalière traditionnelle, car elle permet une maîtrise des dépenses globales de santé. En outre, la FNI et le Synalam prévoient de signer une charte afin d’entourer cette démarche de collaboration et « lever toutes suspicions de conflit d’intérêt ».« Il n’y a pas de relations d’argent entre les infirmiers libéraux et les PSAD, soutient Philippe Tisserand. Il y a un respect absolu du libre choix du patient. »
Le Synalam a commandé une étude au cabinet d’expertise Jalma afin de mettre en évidence les avantages économiques de la prise en charge de la perfusion à domicile dans le cas de la chimiothérapie. L’étude a comparé trois modes de prise en charge : hospitalisation, HAD et ambulatoire pour deux types de traitements d’une durée de 24 semaines, avec tout d’abord des cycles de deux semaines de chimiothérapie d’une durée de deux jours et des cycles de trois semaines de chimiothérapie d’une durée de cinq jours. « À ce jour, les études montrent que, pour un traitement de longue durée sur un patient cancéreux, la qualité de la prise en charge à domicile et à l’hôpital est équivalente, mais les patients préfèrent de loin être à domicile », a remarqué Jean-Marc Aubert, associé à Jalma. Cependant, l’étude a révélé la supériorité médico-économique de la prise en charge libérale (26 278 euros pour le premier cycle et 23 956 euros pour le deuxième) par rapport à l’hospitalisation de jour (43 573 euros et 33 994 euros) ou la HAD (29 384 euros et 28 507 euros).