L'infirmière Libérale Magazine n° 281 du 01/05/2012

 

PROFESSION

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ÉTHIQUE→ La Miviludes diffuse un guide de conseils, profession par profession, pour faire barrage aux dérives sectaires dans la santé.

La Mission de vigilance et de lutte contre les dérives publie un guide pratique pour sensibiliser professionnels de santé et particuliers sur ces mouvements qui gangrènent la santé. Publié à 4 000 exemplaires, ce document de 200 pages est téléchargeable sur son site Internet (www.milivudes.gouv.fr). Les dérives sectaires dans le domaine de la santé représentent en effet près de 25 % de l’ensemble des signalements reçus à la Miviludes. Et, d’après Samir Khalfaoui *, conseiller santé pour la Miviludes, « ce chiffre est largement sous-estimé ».

Les pratiques les plus répandues sont « les méthodes psychologisantes. Beaucoup de gens aujourd’hui s’autoproclament thérapeutes, c’est une façon de mettre les gens en confiance ». Les professionnels de santé, notamment les infirmiers, ne sont pas épargnés : « Nous avons eu quatre cas de signalements qui concernaient l’introduction de modules de formation à des pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique (PNCAVT) dans les Ifsi. » Autre terrain pour ces pratiques douteuses, le Web : « Beaucoup d’infirmiers diplômés créent un blog ou un site Internet sur des techniques de bien-être, de “rééquilibre des énergies”, où l’on se rend compte que ce sont en fait des pratiques limite sectaires. Ils mettent en avant leur DE pour que les gens soient mis en confiance. »

Pas de paranoïa sanitaire

Le danger est manifeste à partir du moment où il y a une manipulation mentale, des demandes financières importantes et que la personne est coupée de sa famille. « Mais il ne s’agit pas de tomber dans la paranoïa sanitaire, et de multiplier les signalements. Si un patient parle à une infirmière d’un thérapeute qui lui conseille de traiter le cancer avec du jus de citron, là il n’y a pas de doute. Si le professionnel considère que la personne est en danger, le secret médical n’a plus de sens. Mais, la bonne démarche, c’est de dialoguer avec le patient, de l’alerter. » En fonction de la nature du danger (emprise sectaire sur son patient, un confrère, etc.), l’Idel est ensuite invité, pour rompre son isolement, à se rapprocher de l’Ordre infirmier qui le soutiendra dans ses démarches de signalement.

* Les propos rapportés ici sont issus de l’interview de Samir Khalfaoui, réalisée par la journaliste Aveline Marques. À lire en intégralité et gratuitement sur notre site www.espaceinfirmier.com.