L'infirmière Libérale Magazine n° 281 du 01/05/2012

 

Actualité

Quel bilan tirez-vous des prescriptions infirmières ?

Dans mon exercice quotidien, je n’ai pas vu de changement majeur. Mais c’est assez logique, puisque, comme nous l’avons soulevé dans la question au gouvernement, il me semble difficile de “couper la poire en deux» et de donner le droit de prescrire du matériel de pansement mais pas des antiseptiques… Pour moi, c’est tout ou rien.

Ce problème ne vient-il pas du fait que les infirmiers n’ont pas le droit de prescrire de médicaments ?

C’est idiot, parce que prescrire du Cetavlon ou un antiarythmique comme la Cordarone, ce n’est pas tout à fait la même chose. Je pense que les infirmiers sauront faire la différence ! Et puis, surtout, en ces temps de désertification médicale, il est temps pour chacun des acteurs de soins de ville de s’impliquer pour répondre aux besoins des patients. Les médecins ralentissent cette évolution parce que “prescrire des médicaments” fait partie de leurs prérogatives, mais j’ai l’impression que l’on a fait les choses à moitié avec ce texte.

Comment souhaitez-vous que ce texte évolue à l’avenir ?

Veut-on aller ou non vers une américanisation des soins, c’est ça la question. Aux États-Unis, vous êtes soigné aux urgences sans voir un médecin… L’évolution de la profession infirmière est un débat à ouvrir. D’ailleurs, la formation au niveau LMD a déjà commencé. Pour revenir au texte des prescriptions des infirmiers, il me semblerait assez simple de réaliser une liste des produits autorisés annexés sur l’usage. De toutes façons, avec la désertification médicale qui s’étend et les solutions pragmatiques que cela va demander, j’ai bon espoir. On y arrivera un jour !

L’arrêté du 20 mars 2012 est téléchargeable sur l’adresse raccourcie http://petitlien.fr/5w0p

*Lire L’ILM n°279, actualité page 14.