L'infirmière Libérale Magazine n° 281 du 01/05/2012

 

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EXPERTISE→ La Première Rencontre nationale des infirmiers référents en plaies et cicatrisation à Montpellier a démontré l’engagement des paramédicaux dans la prise en charge des plaies.

Rien d’étonnant à ce que cette Première Rencontre nationale des infirmiers référents en plaies et cicatrisation se tienne à Montpellier où l’appellation “plaies et cicatrisation” fut créée en 1994. La journée, organisée le 30 mars par Sylvie Palmier, infirmière référente en plaies et cicatrisation depuis douze ans au CHRU de Montpellier et pionnière en la matière *, proposait une approche pluridisciplinaire de la prise en charge des plaies. Les infirmières en première ligne dans ce domaine étaient largement représentées. En tant qu’Idel, Évelyne Ribal (membre du comité scientifique d’ILM) a fait part de son expérience de coordinatrice au sein du Réseau ville-hôpital plaies et cicatrisation du Languedoc-Roussillon (RVHPCLR).

Un double constat

Les intervenants ont fait part d’une motivation commune à l’origine de leur démarche : améliorer les soins apportés aux plaies. Cette volonté repose sur un double constat : un manque de connaissance dans un domaine des soins infirmiers et des prises en charge peu satisfaisantes (lire ci-contre).

Les infirmières référentes intervenant dans le cadre de la journée s’accordent à dire qu’une formation théorique ne suffit pas. « Une large expérience des plaies chroniques et aiguës est indispensable pour pouvoir aborder des plaies complexes », indique Maryline Crepin, IDE référente en plaies et cicatrisation au CHU de Poitiers. Toutefois, au vu de la faiblesse de la formation initiale dans le traitement des plaies, la formation continue permet de compléter cette lacune et, surtout, de réactualiser les connaissances dans un domaine en constante évolution. Certaines infirmières, pourtant titulaires d’un DU plaies et cicatrisation, manquent d’expérience, ce qui a amené les responsables du RVHPCLR à modifier leur mode de recrutement. « Aujourd’hui, lorsqu’un Idel, titulaire du DU, fait acte de candidature pour intégrer le réseau, il est accompagné dans une procédure de tutorat », explique Évelyne Ribal. Le tutorat permet de vérifier le niveau de compétence et de proposer si besoin un apport de formation supplémentaire.

Savoir se positionner

Maryline Crepin souligne l’importance du goût pour la transmission et la communication chez les référentes : « Elles doivent savoir expliquer pour former l’infirmière en charge du patient porteur d’une plaie, et non “faire à la place de”. » Pour cela, la référente doit faire reconnaître ses compétences. « Certains référents ont du mal à se positionner sans faire le soin eux-mêmes, constate Évelyne Ribal, la procédure de tutorat mise en place dans le réseau permet aussi de les préparer à cette tâche. » Elle met aussi en garde contre une consultation isolée par une infirmière référente. « Ce serait dangereux. Une articulation médicale est indispensable pour une prise en charge qui peut nécessiter des prescriptions et des examens complémentaires », précise l’infirmière de réseau. « Au début, ce lien médical nous faisait défaut, on pouvait appeler le médecin traitant, mais certains étaient réticents. » En 2006, le réseau du Languedoc-Roussillon a obtenu le financement d’un médecin référent qui répond dorénavant aux questions médicales posées par les prises en charge.

La première satisfaction des référents est d’avoir amélioré la qualité des soins des plaies à domicile, avant et après les hospitalisations. « Le réseau qui existe depuis douze ans est une belle réussite, signale Évelyne Ribal. Pour preuve, les Idels impliqués dès le départ sont toujours là. » Tout en reconnaissant que les missions sont parfois difficiles et que l’activité s’avère chronophage pour les libéraux.

* En ligne sur espaceinfirmier, l’interview de Sylvie Palmier : http://petitlien.fr/5w9l.