POLITIQUE DE SANTÉ
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ENGAGEMENTS → Femme de caractère, Marisol Touraine, la nouvelle ministre de la Santé, est perçue comme ayant une préférence pour l’hôpital. Elle a d’ores et déjà annoncé son intention de régler la question des dépassements d’honoraires, tout en donnant des gages au secteur hospitalier. Donnera-t-elle du fil à retordre aux libéraux de santé ?
Sans grande surprise, Marisol Touraine a été nommée ministre de la Santé dans le gouvernement de Jean-Marc Ayrault. Mieux – ou pire, selon les points de vue –, la députée socialiste d’Indre-et-Loire (37) bénéficie d’un ministère au périmètre élargi, qui combine à la fois la santé et les affaires sociales. En effet, le secteur de la santé ne dispose pas d’un portefeuille autonome.
Peu connue du grand public mais bien plus des professionnels de santé, Marisol Touraine, normalienne et agrégée d’économie, était ces dernières années une députée très impliquée dans les rangs de l’Assemblée sur les dossiers relatifs à la santé ou au social. De ce fait souvent en avant dans les discussions autour des projets de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), Marisol Touraine a également porté le projet de réforme des retraites dans sa version socialiste. Conseillère d’État, elle n’est donc pas issue de ce secteur d’activité, contrairement à certaines autres personnalités dont les noms ont circulé ces derniers mois dans le petit monde de la santé, comme ceux des médecins Jean-Marie Le Guen et Aquilino Morelle ou celui de la pharmacienne Catherine Lemorton.
Si Marisol Touraine bénéficie d’une bonne image dans le domaine de la santé, elle est néanmoins plus appréciée par le secteur hospitalier que par le secteur libéral. Sa première sortie en tant que ministre de la Santé a d’ailleurs été de rendre visite aux équipes du centre hospitalier de Saint-Denis, en banlieue parisienne.
De même, son premier discours, prononcé le 23 mai lors d’Hôpital expo
Attachée au principe selon lequel l’accès aux soins est « la pierre angulaire d’un système de santé juste », la ministre de la Santé veut garantir un accès territorial aux soins, mais également lutter contre les problématiques d’accès financier aux soins. Encadrer les dépassements d’honoraires « sera l’une des premières actions que je conduirai », a-t-elle ainsi annoncé à Hôpital expo. Des négociations sont d’ailleurs en passe de s’ouvrir avec les syndicats, négociations dont les résultats devront être intégrés dans le prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale, à l’automne prochain.
S’agissant de la profession infirmière, en revanche, rien n’est annoncé à ce stade. Lors de la campagne pour l’élection présidentielle, Marisol Touraine avait cependant confié à la rédaction de L’ILM
(1) Lire notre actu du 24 mai sur espaceinfirmier.com.
(2) Lire notre dossier Présidentielle dans L’ILM n° 280.
Que pensez-vous de la nouvelle ministre ?
Sa nomination n’est pas une surprise. Il reste à connaître les membres de son cabinet et son périmètre d’actions. Si elle a le financement de la Sécurité sociale dans son portefeuille
Comment était-elle perçue en tant que députée ?
Comme quelqu’un d’impliqué dans le domaine de la santé. Mais il faut juger les gens sur leurs actes. C’est différent d’être dans l’opposition et dans l’action.
Justement, sa première sortie en tant que ministre a été au centre hospitalier de Saint-Denis et elle a prononcé son premier discours lors d’Hôpital expo.
Il ne faut pas préjuger. Mais il y a urgence à ce qu’elle envoie un message fort aux professionnels de santé libéraux. François Hollande a annoncé que l’Ondam augmenterait de 3 %
(1) Entre-temps, les membres du cabinet ont été nommés, voir sur http ://petitlien.fr/5xpt, et le Premier ministre a effectivement confié cette attribution à Marisol Touraine.
(2) L’Objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam) est aujourd’hui à 2,5 %.
Auprès de la ministre Marisol Touraine, trois femmes ont également été nommées pour prendre place au gouvernement. Ainsi, la cancérologue Michèle Delaunay est en charge des Personnes âgées et de la Dépendance. Dominique Bertinotti est pour sa part nommée ministre déléguée en charge de la Famille tandis que Marie-Arlette Carlotti a la charge des Personnes handicapées.