L'infirmière Libérale Magazine n° 282 du 01/06/2012

 

SANTÉ PUBLIQUE

Actualité

ACCOMPAGNEMENT → Comment aborder la sexualité avec des personnes en situation de handicap moteur lorsqu’on est un professionnel du secteur social et médico-social ? Réponse avec la délégation des Yvelines de l’association des paralysés de France.

Environ 110 professionnels du secteur social et médico-social se sont déplacés pour ce colloque organisé fin mai, dont une des tables rondes abordait la question de la sexualité du patient, encore taboue.

Exercice délicat

Est-ce facile pour un professionnel d’être choisi par quelqu’un pour parler de sa sexualité ? « Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon de parler de sexualité avec une personne qui nous sollicite et de répondre à ces questions, souligne Cécile Combeau, gestalt-thérapeute et animatrice de la table ronde. On fait avec ce que l’on est et notre histoire, et, malgré la formation professionnelle, ce n’est pas toujours facile. »

Lorsqu’il est sollicité par une personne seule, un couple mixte ou un couple en situation de handicap, le professionnel doit essayer de les accompagner au mieux vis-à-vis de leur sexualité. Mais il ne doit pas hésiter à se tourner vers ses collègues s’il ne se sent pas capable de répondre aux questions. Il doit également éviter de s’arrêter à ses propres représentations de la sexualité. « Lorsqu’une personne en situation de handicap me dit “j’ai envie de baiser”, il faut comprendre ce qu’elle entend à travers l’emploi de ces termes, car, pour elle, cela veut peut-être dire qu’elle a besoin de caresses et de tendresse », rapporte Cécile Combeau, qui précise ne jamais se placer en position d’experte lorsqu’elle aborde cette question. Un point de vue soutenu par Jean-Luc Letellier, responsable de pôle formation continue Buc Ressources, spécialiste de la prise en compte de la sexualité dans le secteur social et médico-social : « Quand nous sommes face à un adulte sans déficience intellectuelle, quelle est notre position pour lui donner des conseils ? Pourquoi pas éviter simplement de lui mettre de barrière pour qu’il vive sa sexualité ? » Le professionnel peut également apporter des informations sur les maladies sexuellement transmissibles (MST) ou encore sur la contraception.