L'infirmière Libérale Magazine n° 282 du 01/06/2012

 

SANTÉ PUBLIQUE

Actualité

DANGER → Un série d’études publiées à l’occasion de la Journée nationale de prévention et de dépistage des cancers de la peau(1) met en lumière les méfaits des UV artificiels.

Si le nouveau Baromètre Cancer 2010 INPES-INCa(2) confirme que la majorité des Français sont conscients que les coups de soleil ne sont pas sans risque, une personne sur cinq pense encore, à tort, préparer sa peau au soleil avec des rayonnements ultraviolets (UV) artificiels.

Développées dans les années 1970-80, les cabines de bronzage artificiel connaissent ces derniers temps un succès fulgurant qui inquiète les chercheurs : 13,4 % des Français ont ainsi déclaré avoir utilisé des UV artificiels au cours de leur vie et leurs réponses aux questionnaires de l’Institut de veille sanitaire (InVS)(3) montrent la persistance de nombre d’idées fausses.

Un constat : avec 9 780 nouveaux cas estimés en 2011, l’incidence des mélanomes a plus que triplé entre 1980 et 2005. Beaucoup de spécialistes y voient l’effet combiné d’une plus grande exposition solaire et d’un recours plus important aux UV artificiels pour coller au mieux à la tendance “peau bronzée”.

Impact sanitaire

Le dernier Bulletin épidémiologique hebdomadaire(3) de l’InVS paru à la veille de la 14e journée annuelle de prévention et de dépistage des cancers de la peau estime entre 566 et 2 288 le nombre de décès par mélanome attendus en France dans les trente prochaines années « si les habitudes d’exposition aux UV des cabines de bronzage ne changent pas ». Des estimations d’impact sanitaire que les chercheurs jugent largement sous-estimées, puisqu’elles ne portent que sur le mélanome, alors que les UV artificiels ont d’autres effets attendus, comme différents cancers cutanés (carcinomes basocellulaires et épidermoïdes) et des effets oculaires (dégénérescence maculaire de la rétine, cataracte, cancers…). Les auteurs du BEH soulignent l’importance de « délivrer une information précise sur les dangers associés à ces expositions ». Pour rappel, les cabines de bronzage sont interdites aux mineurs en France, la peau fine et le système pigmentaire immature des enfants et des adolescents les rendant particulièrement vulnérables. Des mesures jugées insuffisantes par Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, qui a annoncé la préparation d’un décret visant à durcir la réglementation appliquée à l’utilisation des cabines de bronzage.

S’ils semblent plus faciles à canaliser, les UV artificiels ne sont pourtant pas les seuls visés. L’INPES entame une campagne de sensibilisation à la radio et sur les plages pour rappeler au grand public les conseils à suivre afin de profiter du soleil en toute sécurité.

(1) Journée organisée par le Syndicat national des dermatologues vénérologues (SNDV) le 24 mai.

(2) Chapitre “soleil et cancer” du Baromètre Cancer 2010 consultable sur www.inpes.sante.fr.

Numéro thématique du BEH (InVS) sur le bronzage artificiel, 22 mai, n° 18-19.