L'infirmière Libérale Magazine n° 283 du 01/07/2012

 

SANTÉ PUBLIQUE

Actualité

SENSIBILISATION → Le 21 juin dernier, à la veille de la Journée nationale de réflexion sur le don d’organes et la greffe et de reconnaissance aux donneurs, le professeur Cabrol s’est déplacé dans le Nord pour soutenir une campagne d’information et de positionnement. Celle-ci a été menée dans les rues lilloises par une équipe de jeunes volontaires du service civique.

Dire oui au don d’organes « Alors, voyons, réfléchissons. C’est tellement simple… et tellement formidable ! Pas besoin de se jeter dans une rivière ou à travers un incendie pour sauver des gens ! », s’est enthousiasmé le fameux chirurgien-transplanteur Christian Cabrol. Le professeur s’adressait notamment à l’équipe de jeunes âgés de 18 à 25 ans qui se sont engagés dans une mission au sein de la direction Santé Solidarités de la ville de Lille. « On va à la rencontre des passants pour les informer sur le don d’organes. Ce n’est pas pour les pousser à être pour ou contre, mais pour qu’ils se positionnent et en parlent à leur entourage », explique Anne Divoux au nom de ses partenaires de l’équipe.

« C’est tout de suite qu’il faut prendre la décision ! »

Si, aujourd’hui, le succès d’une greffe d’organe n’est plus un problème, le défi qui demeure à relever est celui de la communication. « On a tout actuellement pour sauver les gens qui ont besoin d’une greffe : des infirmières fantastiques, des médecins, des médicaments, des hôpitaux, mais des gens meurent parce que le public n’est pas informé », regrette le professeur Cabrol.

Et s’il reste encore une personne pour douter, il ajoute : « Certains peuvent dire “on verra”… Mais non, c’est tout de suite qu’il faut prendre la décision, positive ou négative d’ailleurs ! Après la mort, on n’est plus là, et aujourd’hui il n’y a que nous qui pouvons décider. »

En 2011, seize mille personnes attendaient une greffe, mais seulement 4 500 ont pu être réalisées. D’autres énergies seront nécessaires ailleurs en France pour faire progresser la cause. « On est sur l’idée d’une campagne pilote ici, à Lille, explique Antoine Vuillaume de la société Voix Publique, impliquée dans la campagne. C’est très important qu’il y ait un déclencheur. » L’expérience devrait en effet être répliquée à partir de l’automne en Île-de-France et à Montpellier.

Un résultat probant

À Lille, rien qu’en deux jours, la petite équipe avait déjà réalisé trois cents entretiens individuels approfondis qui ont abouti à la prise de la carte de donneur. Les jeunes gens auront été d’autant plus motivés après avoir eu le privilège d’échanger avec un professeur Cabrol en verve et déterminé.

Témoignage

Anne Divoux, volontaire du service civique, sensibilise les passants au don d’organes

« On travaille par petites équipes de trois, et comme on a déjà bossé ensemble pendant plus de six mois, il y a une bonne ambiance. On travaille en collaboration avec des infirmières coordinatrices, et c’est agréable d’avoir avec nous des personnes spécialisées dans le domaine. On peut échanger si on a des questions techniques.

Parfois les gens croient que je vais leur demander de l’argent, ils me répondent “non merci” ! Puis trois pas après, ils font demi-tour et disent : “Ah oui, le don d’organes ! Finalement, je veux bien qu’on en parle !” »