L'infirmière Libérale Magazine n° 284 du 01/09/2012

 

PROFESSION

Actualité

RÉFORME LMD→ De nombreux Ifsi refusent d’organiser des sessions de rattrapage exceptionnelles, pourtant recommandées par une circulaire. Les futurs infirmiers guettent la décision du ministère.

Alors que les premiers “licenciés” font leur entrée dans le monde du travail, certains de leurs camarades devront encore attendre un an. En mai dernier, la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) convoquait en urgence les représentants des étudiants, formateurs, Ifsi, hôpitaux et régions. Objectif : permettre aux étudiants de 3e année n’ayant pas validé certaines matières des semestres 1 à 5 de passer des rattrapages exceptionnels, les autorisant ainsi à se présenter devant le second jury régional du DE. Un jury qui se tiendra entre octobre et décembre, normalement réservé à ceux qui n’ont pas validé leur semestre 6. Quant aux autres, ils doivent passer les épreuves des matières manquantes en compagnie des 1re, 2e ou 3e années, avant de pouvoir se présenter devant le jury de juillet 2013. Fin juin, l’injustice est corrigée par une circulaire.

Manque de pratique

Mais de nombreux Ifsi refusent de l’appliquer*, arguant d’une rupture de l’équité entre étudiants. « Chaque jour, nous recevons des dizaines d’appels et de mails d’étudiants paniqués. Ils se demandent ce qu’ils vont faire l’année prochaine », expose Ève Guillaume, présidente de la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi).

Mi-août, le syndicat étudiant a alerté sur la « situation psychologique et financière délicate » où se trouvent ces étudiants. « Certains avaient trouvé du travail. Ils devront attendre un an, se réinscrire, alors qu’ils n’ont parfois qu’une matière à repasser », souligne Ève Guillaume. Non diplômés, ils devront chercher un poste d’aide-soignant et risquent de manquer de pratique, prévient la présidente, qui a reçu le soutien de la directrice du Comité d’entente infirmières et cadres (Cefiec). « Elle a demandé aux adhérents d’appliquer la circulaire et leur a dit que la réussite des étudiants passait avant tout », rapporte Ève Guillaume. Le ministère, lui, ne s’est pas encore prononcé.

* La question se pose actuellement de savoir si cette circulaire interprétant la législation en vigueur est impérative, et s’impose donc aux Ifsi, ou non. Un dossier à suivre en temps réel sur notre site d’actualité www.espaceinfirmier.com.