Cahier de formation
Savoir
Connaître les différents vaccins et leur mode d’action, c’est comprendre leur utilité, leurs modalités d’emploi et remettre à leur place bien des idées reçues. C’est aussi saisir les subtilités de la politique vaccinale, le “pourquoi” des recommandations qui évoluent sans cesse et les enjeux d’une couverture vaccinale optimale.
La vaccination consiste à introduire dans l’organisme un agent infectieux rendu inoffensif ou une partie de cet agent afin que l’individu développe une protection immunitaire spécifique sans tomber malade. Il est ainsi protégé en cas d’exposition naturelle ultérieure à cet agent.
Appliqué dès le XVIIe siècle pour la vaccination contre la variole, le concept a connu un réel essor grâce aux travaux de Louis Pasteur sur l’atténuation de la virulence avec l’apparition au XVIIe siècle des vaccins contre la rage, la typhoïde, le choléra, etc.
Deux siècles plus tard, plus de vingt maladies infectieuses peuvent être prévenues par un vaccin.
La vaccination permet :
→ une protection individuelle, dite « égoïste », qui protège l’individu vacciné contre une infection ou en atténue la gravité ?;
→ une protection collective, dite « altruiste ». Quand un groupe d’individus est majoritairement vacciné contre un agent infectieux (dont le réservoir naturel est l’homme et qui se transmet d’homme à homme), la circulation de l’agent infectieux est fortement limitée, protégeant ainsi les personnes non ou mal vaccinées, notamment les nourrissons et les individus présentant des contre-indications à la vaccination ?;
→ le contrôle ou l’élimination d’une maladie infectieuse d’une région, l’ultime objectif étant l’éradication mondiale.
Quelques chiffres marquants : chaque année, 3 millions de vies seraient épargnées et 750 000 enfants seraient sauvés de l’infirmité grâce à la vaccination (estimation OMS) ; la variole a définitivement été éradiquée au niveau mondial avant 1980 ; on estime qu’en Europe, les cas de poliomyélite ont reculé de 99 % et que la mortalité due à la grippe a chuté de 75 % chez les personnes âgées.
La vaccination exploite les capacités immunitaires naturelles de l’organisme. Les mécanismes en jeu sont les mêmes que lors d’une infection : le système immunitaire reconnaît les antigènes d’un agent pathogène (parasite, virus, bactérie…) et met en place des mécanismes de défense pour neutraliser l’agent infectieux et son pouvoir pathogène. Lors de la vaccination, on introduit dans l’organisme sain l’agent infectieux inactivé ou atténué qui, dépourvu de virulence, reste capable d’induire une réponse immunitaire. L’individu acquiert ainsi la capacité de se défendre contre un agent infectieux avant toute exposition naturelle, sans tomber malade.
Lors de la vaccination, l’organisme reconnaît les antigènes de l’agent infectieux inactivé ou atténué et induit une réponse immunitaire spécifique de cet agent via deux populations de lymphocytes. Les lymphocytes B vont produire des anticorps spécifiquement dirigés contre l’agent infectieux : c’est la réponse humorale qui est majoritaire pour la plupart des vaccins. Les lymphocytes T sont “programmés” pour détruire spécifiquement les cellules qui portent l’antigène infectieux, notamment les cellules infectées par des virus : c’est la réponse cellulaire.
Certains des lymphocytes B et T “programmés” contre les antigènes de l’agent pathogène sont gardés en mémoire, principalement dans la rate et les ganglions. Lors d’une exposition à cet antigène des mois ou des années plus tard (contact avec la maladie), ces cellules mémoires qui ont gardé son “portrait-robot” sont capables de mettre en place des réactions immunitaires spécifiques de façon très rapide et massive : l’agent pathogène est tout de suite reconnu et éliminé avant même que l’individu ne tombe malade.
De même, les rappels vaccinaux mettent en jeu les cellules mémoires qui réactivent les défenses de l’organisme. Le pool de cellules mémoires protectrices, dont la durée de vie est généralement limitée, est ainsi reconstitué.
Les vaccins sont des préparations antigéniques mises en suspension dans une solution stérile dont l’inoculation à un individu induit une réponse immunitaire spécifique. Selon la réglementation européenne, ils sont classés parmi les médicaments immunologiques à usage humain.
Selon la nature de la préparation antigénique, on distingue ?:
→ les vaccins vivants atténués : ils contiennent l’agent infectieux dont on a atténué le pouvoir pathogène (ex : BCG, vaccin contre la fièvre jaune…) et créent ainsi une infection a minima. Avantage : très immunogènes, ils ne nécessitent souvent qu’une seule injection. Inconvénient : ils comportent un risque infectieux (par exemple de BCGite disséminée avec le BCG), en particulier chez les personnes immunodéprimées ;
→ les vaccins inactivés : ils contiennent l’agent infectieux entier dont le pouvoir pathogène a été inactivé (ex : poliomyélite injectable, hépatite A, rage…) ou une sous-unité vaccinante provenant de l’agent infectieux. On utilise les antigènes les plus immunisants : il peut s’agir d’une fraction protéique (tétanique, diphtérique) ou glycosidique (antigène des capsules bactériennes du pneumocoque, par exemple). Avantage : aucun risque infectieux. Inconvénients : moins immunogènes, ils nécessitent souvent plusieurs injections. Les antigènes sont parfois associés à une protéine porteuse (comme la toxine tétanique détoxifiée) qui induit une réponse plus intense et plus durable. On parle alors de vaccins “conjugués” (ex : vaccin haemophilus influenzae b).
→ Les adjuvants ont pour objectif de potentialiser la réponse immunitaire des vaccins inactivés et ainsi de réduire le nombre de doses injectées. On utilise couramment les sels d’aluminium et les émulsions à base de squalène.
→ Les conservateurs permettent de maintenir la qualité biologique des vaccins jusqu’à administration (2-phénoxy-éthanol, néomycine, polymyxine B, phénol). À savoir : le thiomersal, incriminé sans preuve dans la survenue de troubles neurologiques (notamment d’autisme), n’est plus utilisé dans les vaccins monodoses.
→ Les stabilisants protègent la qualité physique de la suspension, notamment des variations thermiques (albumine, gélatine, lactose, sorbitol, etc.)
→ Des éléments à l’état de traces sont liés au mode de fabrication. Il peut s’agir de protéines d’œuf (ex : vaccins contre la fièvre jaune ou la grippe cultivés sur œuf) ou bien d’antibiotiques (néomycine, kanamycine…).
Les vaccins sont généralement associés pour limiter le nombre d’injections. Deux types d’association sont possibles :
→ les combinaisons réunissent dans la même seringue plusieurs vaccins ou “valences” compatibles (comme le vaccin diphtérie/tétanos/poliomyélite/ coqueluche/Hib/hépatite B ou le vaccin Rougeole/oreillons/ rubéole, ROR) ;
→ les co-administrations sont des injections simultanées mais en deux points différents de différents vaccins à un même individu (ex : DTPolio et hépatite B).
→ Les vaccins vivants atténués sont fabriqués par passages prolongés de l’agent infectieux sur divers milieux de cultures (protéines bovines, œufs embryonnés de poule, levures…).
→ Les vaccins inactivés entiers sont fabriqués par exposition de l’agent infectieux à la chaleur ou à des produits chimiques.
→ Les vaccins sub-unitaires sont fabriqués par diverses techniques de génie génétique : le gène codant pour l’antigène que l’on veut individualiser est inséré dans le génome d’une cellule hôte (levure, cellule animale…). Il est ainsi synthétisé in vitro, extrait puis purifié.
→ Comme pour tout médicament, la commercialisation d’un vaccin est soumise à une autorisation de mise sur le marché (AMM), délivrée après évaluation du rapport bénéfice-risque par les autorités compétentes, européennes ou nationales.
→ Issus du vivant, les vaccins sont de plus soumis à des contrôles de qualité rigoureux : activité, stabilité, sécurité biologique… En tout, une cinquantaine de contrôles successifs ont lieu tout au long de la chaîne de fabrication.
→ Chaque lot, pour être commercialisé, est évalué quant à sa qualité et son innocuité par l’ANSM (ex-Afssaps) ou une agence européenne équivalente qui délivre un certificat de libération de lot.
→ Le vaccin nasal contre la grippe (Fluenz) devrait être commercialisé courant 2012. Il s’adresse aux enfants de 24 mois à 17 ans révolus.
→ Parmi les candidats futurs à une vaccination préventive : gonocoques, Helicobacter pylori, staphylocoque doré, lèpre, chlamydiose, VIH, herpès, hépatite C, paludisme…
→ Les vaccins thérapeutiques sont également à l’étude, destinés non plus à prévenir, mais à soigner un individu malade, en stimulant son système immunitaire. Ils pourraient bientôt voir le jour dans le traitement de certains cancers ou du sida.
→ La politique vaccinale permet de définir une utilisation optimale des vaccins disponibles pour protéger la population. Elle fixe les recommandations vaccinales pour la population générale et les populations spécifiques (malades chroniques, immunodéprimés, professionnels de certains secteurs, voyageurs…), les conditions de prise en charge et orchestre l’information des professionnels de santé et du grand public.
→ Constamment évolutive, la politique vaccinale tient compte de l’épidémiologique des maladies, des innovations technologiques, des recherches scientifiques.
→ En France, elle est élaborée par le ministre chargé de la Santé qui s’appuie sur l’avis du Haut Conseil de la santé publique et de son Comité technique des vaccinations. Le calendrier vaccinal est mis à jour chaque année (lire aussi p. 48).
La plupart des vaccins “inactivés” activent efficacement le système immunitaire à partir de l’âge de 6 semaines, parfois plus tôt (comme le vaccin contre l’hépatite B qui peut être administré dès la naissance). L’âge optimal des vaccinations dépend des maladies, il est important de vacciner le plus tôt possible contre les méningites à Haemophillus ou à pneumocoque qui affectent surtout les nourrissons ou encore la coqueluche, potentiellement grave avant 6 mois. En revanche, certains vaccins vivants comme celui de la rougeole ne sont pas administrés avant 6 mois car les anticorps transmis par la mère peuvent les inactiver.
À savoir : vacciner contre plusieurs maladies simultanément ne risque pas de surcharger le système immunitaire dont la réaction à un vaccin n’est qu’une infime partie des réactions de défense quotidienne aux éléments étrangers.
Vaccinations obligatoires
À l’heure actuelle, seules les vaccinations contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite sont obligatoires : trois injections espacées d’un mois à 2, 3 et 4 mois en primo-vaccination suivies d’un rappel à 18 mois. Les rappels contre la poliomyélite sont obligatoires jusqu’à 13 ans, les autres sont recommandés. Un justificatif est nécessaire pour l’entrée à l’école.
→ Obligations professionnelles : vaccination obligatoire contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la tuberculose et l’hépatite B pour les personnels des établissements de prévention ou de soins et pour les élèves qui se préparent à ces métiers (+ fièvre jaune pour ceux qui exercent dans un laboratoire d’analyse médicale).
→ Obligation liée au lieu de résidence : vaccination contre la fièvre jaune obligatoire pour les résidents de la Guyane et tout voyageur âgé de plus d’un an s’y rendant.
Seules les contre-indications définitives (voir p. 41) assorties d’un certificat médical donnent lieu à une dérogation aux vaccinations obligatoires.
Dans les autres cas, le non-respect de cette obligation est un délit qui expose à un refus d’inscription en collectivité, voire (sanctions pour l’instant théoriques) à une amende de 3 750 euros et six mois d’emprisonnement. (Source : loi n° 2007-293 du 5 mars 2007 réformant la protection de l’enfance, article 37.)
La coqueluche, la rougeole, les oreillons, la rubéole, les infections invasives à Haemophilus influenzae b, l’hépatite B, les infections invasives à pneumocoques, le papillomavirus humain pour les jeunes filles et femmes, les infections invasives à méningocoques C.
Des vaccinations sont recommandées dans certaines populations jugées à risque du fait de leur âge, de maladies sous-jacentes ou de l’environnement.
Par exemple, la grippe est recommandée chez les diabétiques de type 1 et 2, tout comme chez les obèses, le BCG chez les enfants résidant en Île-de-France, en Guyane ou à Mayotte.
→ Les professions comme la santé, l’environnement/assainissement, la police… (notamment la grippe, la coqueluche, les hépatites A et B, la leptospirose, la rage, la rougeole, la varicelle).
→ Les voyages dans des zones d’endémicité. Selon la destination, la durée et les conditions du séjour : encéphalite japonaise, encéphalite à tiques, fièvre jaune, hépatite A, méningite à méningocoques A, C, Y, W135 et/ou rage.
→ La protection de l’entourage au contact d’un cas avéré d’infection, notamment à méningocoques, ainsi que rougeole, hépatite A ou encore coqueluche.
L’ensemble des recommandations est détaillé dans le calendrier vaccinal en cours, publié dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (voir partie Savoir plus p. 50).
→ La couverture vaccinale désigne l’aptitude à être correctement protégé contre une maladie infectieuse, liée à la réalisation à un âge donné du nombre recommandé de doses du vaccin.
→ Cette notion est surtout utile à l’échelle d’une population pour évaluer la proportion de personnes correctement vaccinées à un moment donné.
→ Elle s’exprime alors par le rapport entre le nombre de personnes vaccinées et le nombre total de personnes qui auraient dû l’être.
→ Mesurer la couverture vaccinale pour une maladie permet de savoir si la politique vaccinale est correctement appliquée.
→ En France, elle est évaluée par l’InVS (Institut de veille sanitaire) d’après les certificats de santé pour les nourrissons, les enquêtes scolaires, des sondages ponctuels en population adulte et les remboursements de vaccins.
La loi de santé publique de 2004 préconise d’atteindre ou de maintenir un taux de couverture vaccinale d’au moins 95 % pour les maladies à prévention vaccinale, sauf la grippe pour laquelle ce taux devrait être d’au moins 75 % dans les groupes cibles (professionnels de santé, plus de 65 ans, femmes enceintes, obèses…).
→ Globalement, les couvertures vaccinales sont insuffisantes en France. Cependant, on observe de fortes disparités selon l’âge et le type de vaccin (voir tableau page précédente).
→ Les enfants en bas âge sont majoritairement “bien vaccinés”, l’objectif de couverture étant atteint pour la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la coqueluche, les infections à Haemophilus influenzae de type b.
→ Les couvertures restent insuffisantes pour les autres vaccinations recommandées : par exemple, ROR, BCG pour les enfants à risque, hépatite B…
→ L’insuffisance s’accentue avec l’âge et reste plus marquée pour certaines vaccinations, dont l’hépatite B et la seconde dose de ROR.
Neuf français sur dix auraient une opinion favorable de la vaccination, dont 43 % « très favorable » et 47 % « plutôt favorable » (source : Baromètre santé 2005).
Malgré tout, des freins à la vaccination sont identifiés.
On peut citer, parmi eux ?:
→ la négligence, lié au statut “préventif” du vaccin, moins perçu comme une urgence ;
→ la complexité du calendrier vaccinal qui favorise les “oublis” ;
→ le manque d’information, notamment sur les risques et la transmission des maladies, ou le mode d’action des vaccins ;
→ la désinformation, car beaucoup d’idées reçues ou catastrophistes circulent, relayées de plus par les médias ;
→ la méfiance, alimentée par les polémiques médiatiques (la sclérose en plaques et l’hépatite B, la grippe A (H1N1) et la narcolepsie, etc.). Elle semble cependant ciblée sur certaines vaccinations, notamment l’hépatite B et la grippe.
Pourquoi faut-il souvent plusieurs injections ? Ne serait-il pas plus pratique de simplifier par une seule “grosse” dose ?
Cela dépend des vaccins, mais l’immunité protectrice de base est souvent acquise après plusieurs “contacts” avec l’antigène, d’où les doses répétées, en général deux ou trois. Par ailleurs, il faut du temps pour produire des anticorps hautement spécifiques, d’où un délai d’un mois en moyenne entre deux injections.
Est-il utile de me refaire vacciner contre la grippe, alors que je l’ai déjà été l’année dernière ?
Le virus de la grippe est très instable, sa structure et donc ses antigènes sont continuellement en mutation. L’injection n’est pas un rappel, mais une revaccination annuelle contre l’épidémie saisonnière. En outre, depuis 2010, le vaccin contre la grippe A (H1N1) est intégré au vaccin saisonnier.
Face à l’épidémie de rougeole en France (près de 15 000 cas en France en 2011 contre 40 en 2008, 580 cas depuis janvier 2012
L’occasion de rappeler que la rougeole ne touche pas seulement les enfants et qu’elle peut être grave : en 2011, parmi les cas notifiés, 714 ont présenté une pneumopathie grave, 16 une complication neurologique et 6 sont décédés.
Toute personne née depuis 1980 devrait avoir au total reçu deux doses de vaccin.
* Chiffres InVS au 19 juin 2012.
Pourquoi me vacciner contre la diphtérie ? Il n’y en a plus en France…
Grâce à la vaccination, certaines maladies comme la poliomyélite ou la diphtérie ont pratiquement disparu en France. Si l’on ne se vaccine plus, elles reviendront. De plus, garder une bonne couverture vaccinale permet de protéger les personnes qui ne peuvent se vacciner (nouveau-nés, immunodéprimés…).
Je ne fais que les vaccinations obligatoires, car ce sont les seules importantes. Est-ce suffisant ?
La politique actuelle émet des recommandations plutôt que des obligations pour développer la responsabilisation individuelle, mais qui n’ont aucun rapport avec la gravité des maladies. Il y a plus de risques de mourir d’une méningite à méningocoque que de mourir de la diphtérie en France. Nombre de vaccinations recommandées sont autant, voire plus importantes que les vaccinations obligatoires.
Le vaccin contre la grippe est fortement recommandé à tous les professionnels de santé, l’objectif principal étant d’éviter la transmission aux patients fragiles. Cependant, en dépit de la prise en charge à 100 % par l’Assurance maladie, seulement 3 % des infirmières libérales se seraient vaccinées lors de la campagne 2011-2012, contre 60 % des médecins généralistes, 40 % des hospitaliers et 11 à 12 % des infirmières salariées.
Un exemple contre-productif quand on sait que 46 % des personnes vaccinées interrogées ont suivi les conseils d’un professionnel de santé et 42 % se sont fait vacciner par une infirmière…
D’après l’enquête menée par le Groupe d’expertise et d’information sur la grippe (GEIG) auprès de 6 000 personnes.
Céline Desrumaux, infirmière libérale, Ennevelin (59)
« La vaccination souffre de désinformation. Cela a été flagrant lors de la polémique autour de la grippe A (H1N1), les gens sont devenus méfiants. Depuis que ce vaccin est intégré à celui de la grippe saisonnière, ils se vaccinent moins. À mon avis, on ira de plus en plus vers ça, car la nouvelle génération est actrice de sa santé, elle ne se contente plus de suivre aveuglément les recommandations. Moi-même, je trouve que la politique vaccinale manque de transparence, on vaccine en masse mais on occulte souvent les risques de réactions graves. La balance bénéfices/risques devrait être pesée individuellement, en fonction des antécédents et facteurs de risques de chacun, au même titre qu’un autre traitement. Je ne suis pas inconsciente, je suis la première à vérifier les vaccinations, notamment celle contre le tétanos en cas de blessure, mais je partage la méfiance générale. Vacciner à tour de bras me dérange, surtout contre certaines maladies comme la varicelle, par exemple, ce n’est pas nécessaire de créer des vaccins pour tout et n’importe quoi. Mes patients ne connaissent pas mon point de vue, je vaccine quand on me le demande, mais peut-être le ressentent-ils. »