Cahier de formation
Savoir
La France s’est dotée d’une législation et d’une offre de soins palliatifs, mais cette pratique reste méconnue, y compris de certains professionnels, alors que la grande majorité de Français préfèreraient mourir à domicile. Les infirmières libérales sont les garantes indispensables du maintien à domicile des malades en fin de vie.
Les infirmières libérales pratiquent elles-mêmes les soins palliatifs avec l’appui et le soutien d’équipes spécialisées, de réseaux et d’équipes mobiles. Certaines pratiques soulèvent de nombreuses questions éthiques, notamment lors de l’arrêt de l’alimentation et de la sédation du malade.
« Les soins palliatifs relèvent d’une équipe interdisciplinaire en institution comme à domicile. Ils visent à soulager la douleur, à apaiser la souffrance psychique, à sauvegarder la dignité de la personne malade et à soutenir son entourage », stipule la loi de 1999
En réponse aux droits des patients, une circulaire de juin 2004 a défini ce que devait être une démarche palliative
Outre le droit d’accéder à des soins palliatifs et à un accompagnement, la loi de 1999 énonce diverses dispositions dont bénéficient les patients en fin de vie, dispositions qui sont réaffirmées par la loi Leonetti de 2005
Le médecin peut utiliser des médicaments permettant de limiter la souffrance des patients en fin de vie, même s’il existe un risque d’abréger leur existence. Il doit au préalable recueillir l’accord du malade, ou tenir compte des directives anticipées, ou, à défaut, du soutien de la personne de confiance, de la famille, d’un des proches.
Chaque patient a le droit de désigner une personne de confiance qui peut être un parent, un proche ou le médecin traitant. Cette personne sera consultée pour les décisions prises par le médecin au cas où le patient serait hors d’état d’exprimer sa volonté.
Toute personne majeure a le droit de rédiger des directives anticipées pour le cas où elle serait un jour hors d’état d’exprimer sa volonté. Elle indique ses souhaits concernant les investigations et les traitements, et l’éventualité d’une limitation ou d’un arrêt de traitement en situation de fin de vie. Valables pour une période de trois ans, elles sont révocables à tout moment.
Le patient a le droit de ne pas subir d’actes disproportionnés ou n’ayant d’autre effet que le seul maintien artificiel de la vie, poursuivis par une “obstination déraisonnable” autrefois appelée “acharnement thérapeutique”. Dans ce cas, le médecin a l’obligation de maintenir les soins qui visent à soulager la douleur, à apaiser la souffrance psychique, à sauvegarder la dignité de la personne malade et à soutenir son entourage.
Différentes structures peuvent intervenir en fonction du lieu et de la complexité des situations.
→ Les lits identifiés soins palliatifs (LISP) dans des services hospitaliers confrontés à des fins de vie ou des décès fréquents, mais pas exclusivement spécialisés en soins palliatifs. Les services concernés facilitent la présence des proches et l’action des bénévoles d’accompagnement. Ils accueillent temporairement un malade pour un répit dans un contexte de crise ou de prise en charge devenue trop lourde.
→ Les unités de soins palliatifs (USP), structures spécialisées au sein des établissements de santé. Elles accueillent de façon temporaire ou permanente les situations les plus complexes de fin de vie. Structures de référence et de recours pour les autres intervenants, les USP ont un rôle d’expert en matière de soins palliatifs et d’accompagnement.
→ Les équipes mobiles de soins palliatifs (EMSP) composées de médecins, infirmiers, psychologues, kinésithérapeutes et assistants sociaux, ont un rôle de conseil et de soutien auprès des équipes qui assurent les soins. Elles interviennent dans les établissements de santé et les institutions médico-sociales, parfois à domicile.
→ L’hospitalisation à domicile (HAD), peut, dans le cadre de sa mission de soin à domicile, prendre en charge des patients en fin de vie. L’HAD peut solliciter l’intervention d’un réseau spécialisé dans les soins palliatifs.
→ Les réseaux de soins palliatifs apportent conseils et aide aux médecins et soignants en charge du malade. Ils proposent un soutien médical, social et psychologique aux malades et à leur famille.
Il vise à rétablir un lien social autrefois occupé par les voisins et amis. L’intervention des associations d’accompagnement est encadrée par la loi. Les associations sont responsables du recrutement, de la formation et du soutien des accompagnants bénévoles.
Les soins palliatifs sont encore souvent associés à la mort, et ni les malades, ni les soignants n’ont envie de penser à cette échéance.
De fait, certains médecins ne font pas appel aux équipes de soins palliatifs par peur de traumatiser le malade. En réalité, les soins palliatifs s’adressent à des personnes gravement malades qui ne sont pas en fin de vie. À l’exemple des maladies neurologiques évolutives comme la sclérose en plaques qui sont aujourd’hui traitées le plus longtemps possible à domicile. C’est d’ailleurs ce qu’énonce une définition du Conseil national de l’Ordre des médecins de 1996 : « Les soins palliatifs […] doivent être mis en œuvre toutes les fois qu’une atteinte pathologique menace l’existence, que la mort survienne ou puisse être évitée. »
Pour Frédérique Lacour, cadre de santé, coordinatrice du réseau Quiétude à Paris, « il est nécessaire que tout le monde ait la même définition des soins palliatifs, médecins compris. Pour certains, la phase palliative correspond encore à la phase agonique, aux dernières heures de la vie ». Il y a une tendance préjudiciable pour le patient à contacter les soins palliatifs tardivement, quand on ne peut plus faire autrement. « Cette attitude compromet l’action des équipes spécialisées qui ne peuvent mettre en place un travail efficient pour le patient et son entourage, car il est trop tard », ajoute Frédérique Lacour. Les recours tardifs sont en cause dans les demandes d’euthanasie encore souvent le fait de personnes qui n’ont pas été prises en charge assez tôt et qui subissent des souffrances intolérables.
L’infirmière libérale peut évoquer avec le patient ou ses proches une prise en charge spécialisée et leur conseiller d’en parler avec le médecin référent. Si la famille ne le fait pas, l’infirmière peut interroger le médecin sur ce point. En cas de réticence de celui-ci, malgré la souffrance du malade ou de la famille, l’infirmière peut alors contacter la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (Sfap) ou une structure locale de soins palliatifs (réseau, équipe mobile de soins palliatifs, hospitalisation à domicile) pour faire part de sa préoccupation et connaître la marche à suivre. Dans tous les cas, les soignants en charge du malade continuent de prodiguer les soins. Les médecins doivent donner leur accord à l’intervention d’une équipe de soins palliatifs.
Certains signes peuvent orienter vers une prise en charge palliative, parmi lesquels : les symptômes réfractaires au traitement habituel, les problématiques socio-familiales complexes qui nécessitent l’intervention d’une assistante sociale, les questions d’éthique avec les notions de sédation, de légitimité d’un traitement ou de demande d’euthanasie. Plus simplement, l’isolement et le sentiment d’inutilité du malade dans les cas de familles dispersées, ou une demande de soutien de la part de la famille. Les infirmières qui s’interrogent sur l’opportunité de faire intervenir une équipe spécialisée peuvent à tout moment s’adresser à un réseau de soins palliatifs pour être informées et soutenues. Un groupe d’experts de la Sfap a élaboré Pallia 10 (voir p. 42), un outil pour aider à mieux repérer les moments critiques.
« Je veux mourir à la maison, à vous de vous débrouiller », s’entendent parfois dire les équipes de soins palliatifs. Lorsqu’un patient vit seul, qu’il est peu ou pas entouré ou que la famille est en difficulté, l’objectif sera de le prendre en charge à domicile le plus longtemps possible. Des infirmières regrettent des décisions de faire hospitaliser le patient quand le médecin traitant estime qu’il ne peut plus gérer la situation, alors que le maintien à domicile leur paraissait réalisable.
« Le réseau qui n’est pas dans les soins, mais dans un rôle de conseil, joue alors un rôle de tiers, constate Frédérique Lacour. On peut dire que le maintien à domicile ne nous paraît pas réaliste, que la famille est épuisée parce que c’est trop lourd pour eux. On peut négocier une hospitalisation en unité de soins palliatifs, mais le patient peut s’y opposer. » La volonté des malades est toujours respectée. Elle peut être prévue par des directives anticipées ou représentée par la désignation d’une personne de confiance. Ces procédures ne sont pas connues des patients. « Ce sont des notions complexes et délicates qu’il faut accompagner quand on les présente », insiste la cadre du réseau Quiétude.
L’anticipation est un maître-mot en matière de soins palliatifs. Il s’agit d’anticiper les problèmes médicaux, psychologiques ou sociologiques, ou des complications comme l’aggravation de la douleur, un encombrement bronchique, une fièvre, une agitation ou de l’anxiété. La survenue d’un globe vésical ne pourra être traitée en dehors des heures d’ouverture de la pharmacie que si une sonde urinaire et un kit de pose sont disponibles au domicile du patient. Le recours à une hospitalisation en urgence est toujours une mauvaise solution. Une prise en charge palliative précoce et une meilleure connaissance du patient permettent une anticipation plus efficace des complications.
Les soins palliatifs permettent de soulager pratiquement toutes les douleurs, même si c’est parfois au prix d’une suppression de la conscience. La souffrance morale est apaisée par un accompagnement de l’entourage et l’intervention de bénévoles d’accompagnement (voir le Point de vue en page ci-contre). « Le projet de soin sous la responsabilité des soignants et des médecins est un projet thérapeutique dans le but de soulager le patient. Il doit permettre à celui-ci de faire un projet de fin de vie », explique le docteur Anne Richard, présidente de la Sfap de 2009 à 2012. L’expérience montre que les patients entourés, accompagnés et soulagés sont à même de formuler des projets très variables : revoir un endroit ou une personne (la famille souvent), écrire ou parler de sa vie, ou plus simplement aller faire un tour dans le jardin parce qu’il fait beau, même dans un fauteuil, avec le désir de vivre jusqu’au lendemain.
« Le réseau peut être contacté par toute personne concernée par la situation, y compris les infirmières libérales, ce qui est souvent le cas », informe Annelyse Lemaître, directrice du réseau Le Pallium à Trappes (78). « Nous contactons les professionnels de santé dont les infirmières déjà en charge du patient pour les avertir de notre intervention. Ils doivent donner leur accord pour une prise en charge palliative. » La première visite auprès du patient se fait conjointement avec l’infirmière libérale. « À cette occasion, l’équipe du réseau fait une évaluation des besoins médicaux, paramédicaux, sociaux et psychologiques. Les premières actions sont mises en place. »
« Les soins techniques ne posent potentiellement pas de problème aux infirmières libérales », observe Annelyse Lemaître. Toutes les compétences infirmières sont mises en jeu dans le contexte des soins palliatifs. La prise en charge de la douleur nécessite des évaluations précises et l’utilisation de thérapeutiques pas toujours habituelles, parfois spécifiques aux soins palliatifs. Les soins de confort demande une vigilance accrue. Les complications de l’alitement (escarre…) sont favorisées par l’état du patient : dénutrition, douleur à la mobilisation, etc. « En cas de difficulté avec des soins méconnus ou peu habituels, les infirmières du réseau sont formées et accompagnent les Idels. Une formation technique peut être faite sur place », rappelle Annelyse Lemaître, infirmière de formation.
« Il ne faut pas hésiter à contacter les services, ajoute Géraldine Malka, infirmière libérale à Plaisance-du-Touch (31). J’avais un problème avec un nouveau matériel de trachéotomie. J’ai donc contacté le service et j’ai rencontré le chirurgien un peu étonné au premier abord. Il m’a montré comment gérer ce matériel. Au bout du compte, le chirurgien a apprécié la démarche d’une Idel venue se renseigner. »
« Les prises en charge sont lourdes et nécessitent plusieurs passages quotidiens, remarque Géraldine Malka. Nous partageons les soins avec les équipes de réseaux ou d’HAD pour soulager le cabinet. On aimerait rencontrer le réseau avant d’accepter le patient, mais on fait la première visite conjointe avec le réseau après avoir donné notre accord. On rend parfois visite à un patient inconnu avant de donner une réponse. Il faut pouvoir assumer la charge de travail. »
Depuis le 27 mai 2012, les soins palliatifs bénéficient d’une majoration tarifaire appelée Majoration coordination infirmière (MCI). La majoration de 5 euros s’applique à chaque passage de l’infirmière au domicile et n’est facturée qu’une seule fois par intervention. L’avenant n° 3 à la Convention nationale des infirmières libérales comporte par ailleurs une revalorisation de l’indemnité forfaitaire de déplacement (IFD) de 20 centimes, la portant ainsi de 2,30 à 2,50 euros. « La MCI est insuffisante compte tenu du temps passé, regrette Géraldine Malka. C’est un ajustement, mais les soins prennent plus de temps. C’est souvent dû à l’état douloureux du patient, que la douleur soit liée au soin ou pas. Il y a aussi un temps consacré à l’écoute du patient, car beaucoup de questions se posent dans ce contexte. » Depuis l’entrée en vigueur de la MCI, les HAD refusent de payer cette revalorisation, les médecins et les infirmières de coordonnateurs s’attribuant la fonction de coordination (voir encadré p. 44 et notre dossier p. 32).
Elles n’existent qu’en Île-de-France et concernent des actes spécifiques effectués dans le cadre d’un réseau de soins palliatifs :
→ évaluation globale,
→ écoute et soutien du patient et de l’entourage,
→ soins d’hygiène et de confort (hors DSI),
→ évaluation quantitative et qualitative de la douleur : échelle visuelle analogique (EVA) et autres échelles.
La tarification commune aux réseaux de soins palliatifs d’Île-de-France est de 30 euros (maximum deux fois par jour) et se cumule avec la tarification habituelle. La rémunération de l’acte de prévention et/ou d’évaluation de la douleur est de 7,5 euros (maximum quatre fois par jour) et se cumule avec la tarification habituelle. « Ces rémunérations spécifiques risquent d’être supprimées en 2013, surtout au regard des nouveaux modes de rémunérations des Idels », prévient la directrice du réseau Le Pallium à Trappes (78), Annelyse Lemaître.
(1) Loi n° 99-477 du 9 juin 1999, visant à garantir le droit à l’accès aux soins palliatifs. Article repris dans le Code de Santé publique (L. 1112-4).
(2) Circulaire DHOS/02 n° 2004-257 du 9 juin 2004 relative à la diffusion du guide pour l’élaboration du dossier de demande de lits identifiés en soins palliatifs.
(3) Loi n° 2005-370 du 22 avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie, dite loi Leonetti (du nom du député Jean Leonetti, cardiologue, qui a présidé à sa rédaction).
(4) Arrêté du 25 novembre 2011 portant approbation de l’avenant n° 3 à la Convention nationale des infirmières et des infirmiers libéraux.
81 % des Français souhaitent mourir chez eux, mais 58 % d’entre eux meurent en institution. 74 % des Français se sentiraient mal à l’aise pour accompagner un proche en fin de vie :
→ peur de la souffrance de l’autre (41 %) ;
→ ne pas trouver les mots (34 %) ;
→ se sentir inutile (20 %).
Seuls 29 % des Français s’appuient sur une aide extérieure pour accompagner un proche en fin de vie : les médecins sont les plus sollicités (24 %), loin devant les associations spécialisées (5 %), les psychologues (3 %) ou les représentants des religions (2 %).
* “Fin d’un tabou ! La mort, la fin de vie, le deuil, ma mort, ça concerne et intéresse les Français”, Fondation Pompes funèbres générales avec le concours de l’Ifop (Institut français d’opinion publique), août 2010, http://petitlien.fr/62k5.
→ Phase curative durant laquelle les soins et les traitements sont délivrés avec un objectif de guérison et de qualité de vie.
→ Phase palliative durant laquelle les objectifs des soins et des traitements sont la prise en compte de la qualité de vie et, chaque fois que possible, de la durée de vie.
→ Phase terminale durant laquelle le décès est inévitable et proche. L’objectif des soins et des traitements est alors uniquement centré sur la qualité de la vie.
* D’après l’annexe de la Circulaire DHOS/SDO/2005/101 du 22 février 2005 relative à l’organisation des soins en cancérologie.
Anne-Marie Thévenet, infirmière libérale à Saint-Geniès-Bellevue (31)
« Lorsque j’ai affaire à une situation qui nécessiterait une prise en charge spécialisée, j’évite de parler de soins palliatifs dans un premier temps. Nous devons nous adapter aux connaissances et à la compréhension des proches qui se trouvent parfois dans le déni de la gravité de la situation, même lorsque ceux-ci sont des professionnels de santé. Je préfère évoquer une équipe d’accompagnement et/ou de traitement de la douleur, car, malgré les explications des soignants, certains proches n’ont pas conscience que c’est bientôt la fin. »
Ma mère, en phase terminale de cancer, vient d’être transférée dans une unité de soins palliatifs. Comment faire pour concilier les visites avec mon travail ?
Selon le décret n° 2011-50 du 11 janvier 2011 relatif au service de l’allocation journalière d’accompagnement d’une personne en fin de vie et au congé de solidarité familiale, toute personne dont un ascendant, descendant ou une personne partageant son domicile fait l’objet de soins palliatifs bénéficie d’une allocation journalière d’accompagnement de 53,17 euros brut/jour pendant 21 jours, adaptée à 26,58 euros brut/jour en cas de temps partiel sur 42 jours. Les salariés ont également droit à un congé de solidarité familiale pour 3 mois, renouvelable une fois (formulaire S3708). Ce droit s’applique aussi aux personnes de confiance. La demande doit être déposée auprès de l’organisme dont relèvent, en cas de maladie, les demandeurs.
Depuis fin mai 2012, la nomenclature intègre une majoration spécifique, appelée Majoration Coordination Infirmière (MCI), d’une valeur de 5 euros par passage de l’infirmière pour la prise en charge des patients en soins palliatifs. Or les HAD et les Ssiad refusent très souvent de payer cette majoration en s’appuyant sur des directives nationales émanant de la Fédération nationale des établissements d’hospitalisation à domicile (Fnehad) et de la Fédération des établissements hospitaliers et d’aide à la personne (Fehap). Annick Touba, présidente du Syndicat national des infirmiers et infirmières libérales (Sniil) explique que « le problème porte sur la question de la coordination. Lorsque le directeur de l’Assurance maladie refuse de payer deux fois la coordination, les médecins et les infirmières coordonnateurs des HAD pensent détenir la coordination dans ce type de prise en charge. Or l’infirmière libérale sur le terrain a bien un rôle de coordination envers le médecin traitant, l’infirmière coordinatrice, la famille, et au sein du cabinet où les situations complexes des soins palliatifs occasionnent beaucoup de traçabilité et de communications entre collègues ». Des négociations sont prévues avec la Fnehad, mais, pour l’heure, le Sniil incite les infirmières concernées à facturer la majoration qui, lorsqu’elle n’est pas payée, constitue une dette qu’elles sont habilitées à réclamer. Le syndicat reste ferme sur le maintien du paiement des majorations prévues par la NGAP (lire notre dossier p. 32).
→ 53 % des Français se déclarent insuffisamment informés sur les soins palliatifs : 40 % des 60 ans et plus (alors qu’ils sont pourtant fortement concernés) et 70 % des jeunes de moins de 35 ans.
→ Seuls 51 % savent que les soins palliatifs consistent notamment en un accompagnement du malade et un traitement de ses douleurs.
→ Un tiers sait que les soins palliatifs consistent à « soulager psychologiquement » (34 %) le malade ou encore à « accompagner les proches » (32 %).
→ Seulement 26 % d’entre eux savent qu’ils comprennent aussi un accompagnement des proches.
→ 68 % des Français ne savent pas qu’il existe une loi interdisant l’acharnement thérapeutique.
*“Les Français et les soins palliatifs”, sondage Opinion Way Sfap/Sfar/Crefav/+ Digne La Vie, janvier 2011.
Paulette Le Lann, présidente de la Fédération d’associations de bénévoles d’accompagnement en soins palliatifs Jalmav (Jusqu’à la mort accompagner la vie)
« Le mouvement associatif est à l’origine de la notion de soins palliatifs introduite en France dans les années 1980. Aujourd’hui, c’est la seule forme de bénévolat reconnue et strictement encadrée par la loi. Les associations sont responsables du recrutement, de la sélection, de la formation, du soutien et de l’organisation des actions des bénévoles. Elles sont non confessionnelles, sans appartenance religieuse, philosophique ni politique, pour éviter toute forme de prosélytisme. On compte aujourd’hui environ 200 associations et 5 300 bénévoles en France. Ni soignants, ni membres de la famille, les bénévoles ont une position de tiers extérieur. Ils témoignent que la société se préoccupe des siens confrontés à la maladie grave et la proximité de la mort. Ils sont aussi témoins des paroles des personnes en souffrance qui ont besoin de parler de leur vie. Ce soutien bénévole reste malheureusement encore méconnu. »
* Pour en savoir plus : www.jalmalv.fr, et, concernant votre région : www.sfap.org, rubrique Répertoire.