POLITIQUE PUBLIQUE
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DÉMOGRAPHIE→ L’Île-de-France adopte un plan de développement de son offre de soins primaires destiné à rééquilibrer son territoire. Les infirmières seront éligibles à des incitations financières régionales.
Malgré une offre de formation paramédicale importante
Avec moins de 40 pour 100 000 habitants, la densité francilienne de cette profession est ainsi deux fois plus faible qu’au plan national et les libérales ne sont pas épargnées. Si le constat n’est pas nouveau, cette fois, la Région semble en avoir pris la mesure. Le nouveau rapport cadre pour la politique de santé francilienne prévoit en effet des mesures incitatives à l’installation et au maintien de sept catégories de professionnels de santé de premier recours, dont les infirmières
Avec l’aide de l’Agence régionale de santé, la Région a ainsi identifié 50 territoires sensibles : 29 classés déficitaires et 21 fragilisés.
Dans toutes ces zones, la création de “contrats régionaux d’exercice sanitaire” a vocation à attirer et retenir les professionnels, moyennant finances. En pratique, les étudiants en fin de cursus se verront proposer une allocation d’études, cumulable avec les bourses et autres fonds d’aide à caractère social. Ces contrats prévoient le versement de 1 000 euros par mois pendant deux ans contre l’engagement d’exercer au moins trois ans en secteur 1 à titre libéral ou comme salarié. L’allocation sera financée à 70 % par la Région et 30 % par les collectivités locales.
Autre possibilité, non cumulable avec la précédente : l’octroi d’une subvention de 15 000 euros maximum d’aide à l’installation et à l’équipement des jeunes diplômés qui s’engageront à exercer trois ans dans les zones en question. Quant aux professionnels déjà en activité dans ces zones, la même somme leur sera proposée s’ils s’engagent à rester au moins trois ans de plus.
Il ne reste qu’à espérer que ces mesures rencontrent davantage de succès que celles déjà mises en place par l’État pour les médecins : sur 400 contrats d’engagement de service public
(1) L’Île-de-France consacre plus de 160 millions d’euros par an aux formations paramédicales. Malgré cette manne, les quotas théoriques de formation aux soins infirmiers ne sont pas atteints : 5 560 étudiants pour 6 540 places.
(2) Les autres professions concernées sont : médecins généralistes, ophtalmogues, gynécologues, dentistes, kinésithérapeutes et sages-femmes.
(3) Les CESP prévoient une allocation mensuelle de 1 200 euros en contrepartie de l’engagement de leurs bénéficiaires à exercer dans une zone où l’offre médicale fait défaut pour une durée égale à celle durant laquelle ils ont perçu cette allocation (minimum deux ans).
Pour que le manque d’argent ne soit pas un obstacle aux soins, la Région met en œuvre plusieurs dispositifs à destination des jeunes. Depuis 2010, un chèque santé, d’une valeur de 100 euros par année universitaire, permet aux étudiants boursiers non éligibles à la CMU-C ou à l’ACS de financer une complémentaire santé. « En avril, nous avons passé le cap des 10 000 souscripteurs », s’est réjoui le président du Conseil régional d’Île-de-France Jean-Paul Huchon. Forte de ce succès, la Région a décidé d’étendre le dispositif aux jeunes actifs précaires, apprentis ou en insertion professionnelle, soit « environ 17 000 » nouveaux bénéficiaires, selon Jean-Paul Huchon.