PROFESSION
Actualité
SALON INFIRMIER→ Pauline Riquet est la lauréate 2012 des Trophées infirmières
Originaire de Toulouse, Pauline Riquet s’est installée il y a deux ans à Verniolle dans l’Ariège, petit bourg de 2 000 habitants, pour y créer, avec une collègue, un cabinet infirmier. « Devenir infirmière libérale était mon objectif », explique-t-elle. Confrontée à une population vieillissante, la jeune professionnelle se sent cependant démunie lorsqu’elle doit assurer la prise en charge de patients atteints de pathologies neurodégénératives (Alzheimer, Parkinson…). D’autant que peu de structures de proximité spécialisées en gérontologie existent sur ce territoire. Très vite, elle souhaite se former. En 2011, elle prépare ainsi un diplôme universitaire (DU) dédié à la maladie d’Alzheimer. « Je voulais acquérir davantage de compétences afin d’améliorer la qualité de ma prise en charge », ajoute-t-elle. Dans la foulée, elle élabore alors une analyse des difficultés d’adaptation du patient dues aux troubles cognitifs générés par la maladie afin d’ajuster au mieux son action infirmière. « J’ai créé une DSI type, dans laquelle j’ai ciblé les problèmes potentiels que pourraient présenter les malades : déficit de soins, troubles mentaux, psychologiques et comportementaux… et la façon dont on pouvait les repérer pour adapter notre prise en charge. »
Une démarche qui s’ancre dans sa pratique quotidienne et qui vise à développer le rôle propre infirmier. « Avec ma collègue, par exemple, nous avions une patiente atteinte d’une démence Alzheimer qui refusait la toilette chaque matin. Dans un premier temps, nous avons assimilé son attitude à un refus de soins avant de nous apercevoir en fait que cette dame ne savait plus ce qu’était la toilette. Pour elle, la serviette et le gant n’étaient plus liés à ce moment. Finalement, je me suis dis qu’on propose parfois des soins, sans qu’ils soient adaptés à la personne. Or, devant un refus ou de l’agressivité, on se doit en tant qu’infirmière de trouver l’origine de cette attitude. C’est ce qui donne du sens à notre intervention et permet au patient de recouvrer sa dignité. » En septembre dernier, Pauline Riquet s’est inscrite à la faculté de Montpellier pour préparer, cette fois, un master II en gérontologie. Le jury de la 3e édition du Trophée a été touché par la sincérité de sa démarche, qui montre que la relève est assurée.
*Retrouvez le compte rendu complet de la remise des prix (9 Trophées) et le diaporama photos du 26 octobre sur notre site www.espaceinfirmier.com.