MISSION
L’exercice au quotidien
Depuis le mois d’avril, Roselyne Daviot s’est engagée en tant que réserviste au sein de l’Éprus. Un engagement enrichissant qu’elle parvient à concilier avec son activité libérale.
Je suis infirmière libérale remplaçante à Lyon dans un cabinet qui compte deux autres infirmiers libéraux. Je les ai informés en avril que je m’étais engagée au sein de l’Établissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires, l’Éprus, et que j’étais susceptible d’être appelée à partir en mission pour une dizaine de jours pendant les périodes de mes remplacements. C’est d’ailleurs ce qui s’est produit cet été, puisque j’ai été mobilisée du 25 juillet au 4 août afin de partir à Boulogne-sur-Mer (62) en renfort aux Jeux olympiques de Londres. Mes confrères avaient déjà fixé les dates de leurs vacances d’été, mais ils ont accepté de les déplacer pour que je puisse partir. Même si le fait d’être remplaçante facilite mon engagement au sein de l’Éprus, je ne pense pas que cela soit plus compliqué pour les infirmiers associés. Pendant ces dix jours, j’ai donc été mobilisée en renfort aux équipes locales des urgences de Boulogne-sur-Mer, afin de faire face à l’afflux de personnes vers le Nord de la France, sur les routes, dans les gares et les aéroports. Pendant les JO, il y a aussi eu des craintes d’activités terroristes. Nous avons donc été préparés pour monter des tentes d’urgences en cas d’attaques nucléaire, radiologique, bactériologique et chimique. Je craignais vraiment d’être placée aux urgences car je n’avais jamais travaillé dans ce service. Mais, grâce à cette expérience, j’ai acquis de nouvelles compétences. C’est un bonus pour mon curriculum vitae. Cet engagement me permet d’effectuer des missions dans le cadre du ministère de la Santé et de travailler avec d’autres professionnels libéraux et hospitaliers que je ne côtoie pas au quotidien. De plus, avec l’Éprus, je peux aussi être appelée à partir à l’étranger. En tant que réserviste, je bénéficie de formations sur l’exercice en situation de crise sanitaire ou encore sur les risques médico-psychologiques. Pendant toute la durée de la mission, j’ai été rémunérée sur la base de la moyenne de ce que perçoivent les infirmiers libéraux de ma région. C’est pareil pour toutes les professions libérales. Il n’y a donc pas de pertes financières à partir. »
Dr Bruno Lartigue, responsable de la réserve sanitaire et collaborateur du directeur à l’Éprus
« Nous avons besoin des infirmiers libéraux afin de constituer un vivier de professionnels de santé non consommé lors d’une catastrophe sanitaire. En effet, les infirmiers salariés sont déjà concernés par les plans d’urgence, contrairement aux libéraux. Ces derniers représentent donc une ressource supplémentaire pour renforcer l’organisation des soins. Ils doivent quand même bien préparer l’organisation de leur travail libéral quotidien au cas où on les solliciterait pour intervenir en situation de crise. Dans le cadre de l’Éprus, les infirmiers libéraux peuvent bénéficier de formations sur les soins infirmiers dans des situations dégradées lors de crises sanitaires. »