L'infirmière Libérale Magazine n° 287 du 01/12/2012

 

RÉFLEXION

Actualité

La 11e Journée régionale du Collège des acteurs de soins infirmiers Midi-Pyrénées, organisée par la Sfap, a mis en lumière le besoin des professionnels en matière d’éthique, de traçabilité et de pluridisciplinarité.

Alors que le grand public est invité à s’exprimer sur la fin de vie dans le cadre de la Mission Sicard*, les acteurs du collège en soins infirmiers Midi-Pyrénées, avec la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (Sfap) ont fait salle comble le 9 novembre à Toulouse : 300 professionnels sont venus écouter médecins, infirmières, psychologue et philosophe s’exprimer sur les questions éthiques au quotidien. Une fois de plus, les soins palliatifs semblent dessiner l’avenir : pionniers d’une approche pluridisciplinaire du soin, ils affirment aujourd’hui la nécessité de questionner leurs pratiques et de favoriser l’éthique par le dialogue.

Mais qu’en est-il du domicile, où le travail d’équipe reste virtuel ? Martine Batan, Idel, et le Dr Bertrand Valdeyron, médecin généraliste, ont répondu en présentant un cas concret : « “L’acte prescrit est-il le bon ?” demande l’Idel au généraliste, confrontée au refus de son patient aphasique âgé de 80 ans ». La crise sert ici de catalyseur et déclenche une approche éthique – « un abord humain et professionnel des situations » comme défini par le Dr Anne Richard, présidente sortante de la Sfap. Laquelle recommande le conseil d’un réseau de soins palliatifs – tiers indispensable, bien que mis en péril par les budgets actuels – et une réunion rassemblant tous les acteurs, Idel, généraliste, patient et accompagnant.

Avec l’émergence de cette équipe informelle, la traçabilité sécurise le parcours, et la loi du 22 avril 2005 dite “Leonetti” peut s’exprimer. Seulement, « le caractère chronophage limite ce type de prise en charge en libéral », admet Martine Baran.

En matière d’éthique, l’ouverture offerte par cette journée d’échanges a été appréciée des participants. « Cela nous apprend à prendre du recul et une intervention comme celle de Pierre Ancet [maître de conférence en philosophie et chercheur au CNRS en Bourgogne] clarifiant certaines notions – différence entre “vie humaine” et “vie organique” ou encore entre “fin de vie” et “fin d’autonomie” – nous donne des éléments de réponse face aux questions, de nos patients notamment », témoignaient deux Idels en aparté. À quand l’incitation à une approche éthique dès la formation initiale de l’ensemble des professionnels de santé ?

* Mission confiée cet été au Pr Didier Sicard par François Hollande, auquel le rapport doit être présenté le 22 décembre 2012.