L'infirmière Libérale Magazine n° 287 du 01/12/2012

 

PROFESSION

Actualité

COORDINATION → Nouveaux organes de représentation pour les libérales, les Unions régionales des professionnels de santé sont un outil pour participer à l’organisation des soins, mais aussi un levier pour promouvoir les intérêts de la profession. Tel est le bilan dressé en Lorraine.

Et si les Unions régionales des professionnels de santé (URPS) étaient un nouveau levier pour promouvoir l’exercice libéral ? Ces instances nées avec l’article 123 de la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST) apparaissent en effet comme « un engrenage » supplémentaire au service de la machinerie infirmière, ajouté aux syndicats et à l’Ordre. C’est l’idée avancée le 24 octobre au Salon infirmier par la libérale Claudine Gillant. Elle-même revêt trois casquettes : présidente de l’URPS Infirmiers de Lorraine, syndicaliste, membre de l’Ordre.

Dossier problématique

Par exemple, à l’heure de dresser le bilan d’un an et demi d’existence de “son” URPS, elle dépeint un dossier problématique, celui des relations des Idels avec l’Hospitalisation à domicile (HAD) ou les Services de soins infirmiers à domicile (Ssiad), dont des structures « ne lâchent rien » sur la reconnaissance du rôle de coordination assuré par l’Idel*. Ces organismes « disent faire de la coordination, mais elle est de nature administrative, et non auprès des patients », précise la présidente. L’URPS Infirmiers de Lorraine a invité des acteurs de l’HAD. Elle entend convier des Ssiad et se rendre à l’assemblée générale de la Fédération nationale de la HAD.

Travailler ensemble

Comme les URPS des autres professions libérales de santé, celle des Idels de Lorraine s’implique dans les politiques pilotées par l’Agence régionale de santé (ARS). Claudine Gillant et Philomène Camiolo, autre élue de l’URPS, se félicitent d’avoir, entre autres, initié des réunions pour une campagne d’information sur la grippe saisonnière avec les URPS de pharmaciens, sages-femmes et médecins, des Ordres et l’ARS. Le tout dans une optique de coordination pluriprofessionnelle.

Dans les trois prochaines années de mandat, « nous allons nous emparer d’autres sujets », lance Claudine Gillant. Pied diabétique, prévention des chutes, déserts médicaux ou encore, via la nouvelle association Socolor (Soins coordonnés de Lorraine), suivi des patients sous antivitamines K : pour les 2 200 Idels lorraines et leurs douze élues de l’URPS, les chantiers potentiels ne manquent pas.

* Relire notre dossier paru dans L’ILM n° 285.

« Un investissement très lourd »

Comment concilier une activité professionnelle et un engagement dans un organe de représentation comme l’URPS ? Répondre à cette question relève du casse-tête pour les élus de l’URPS des infirmières libérales. Les réunions, par exemple, sont nombreuses. Et il ne faut pas seulement y assister, mais aussi les préparer et en rendre compte. « Un investissement très lourd », commente Claudine Gillant. Il s’agit de « résister à la lassitude », ajoute Philomène Camiolo. Les élues de l’URPS perçoivent une indemnité forfaitaire pour perte de ressources de 49 AMI, selon un arrêté du 2 juin 2010. L’URPS elle-même fonctionne avec de l’argent prélevé par l’Urssaf sur le revenu tiré de la profession libérale (à un taux de 0,1 % et plafonné à 182 euros par an), centralisé par l’Acoss (la Caisse nationale des Urssaf) et redistribué dans une contribution globale (à 40 % à parts égales entre les 26 régions, à 60 % au prorata du nombre d’électeurs par région). Parmi les frais figure l’organisation des élections à l’URPS, environ 10 000 euros en Lorraine. M. H.