L'infirmière Libérale Magazine n° 287 du 01/12/2012

 

POLITIQUE DE SANTÉ

Actualité

PRESTATIONS → Dans le cadre de la 2e Semaine de maintien à domicile des seniors, qui s’est déroulée du 19 au 24 novembre, le Syndicat national des prestataires de santé à domicile (Synalam) a présenté son nouveau guide Bien vieillir chez soi, guide du financement du maintien à domicile.

« Chaque année, ce sont 9 000 personnes âgées qui décèdent à la suite d’une chute à leur domicile, c’est plus que les accidents de la route », a rapporté Daniel Fasquelle, député UMP du Pas-de-Calais, lors du lancement de cette 2e Semaine du maintien à domicile des seniors qui s’est déroulé à l’Assemblée nationale le 15 novembre.

Aménager la maison

Dans l’étude Opinion Way réalisée pour le Synalam, 90 % des Français se disent favorables à la solution du maintien à domicile, souvent moins coûteuse qu’un déménagement en établissement spécialisé, mais qui nécessite une adaptation des lieux. Réaménager la salle de bain, équiper les escaliers d’une rampe ou d’un monte-personne sont des mesures qui peuvent aider à rester chez soi en toute sécurité. Il existe des dispositifs financiers pour favoriser ce maintien à domicile. Aussi, cette année, le Synalam a décidé, en collaboration avec l’Association nationale française des ergothérapeutes (ANFE), de publier un document visant à informer les personnes âgées et leur famille sur les modes de financement existants. Organisé par thématiques en fonction des besoins des personnes et des structures auxquelles elles peuvent s’adresser, ce guide participe à mieux faire connaître ces dispositifs, car, même si ces aides « ne sont pas toujours suffisantes et laissent souvent un reste à charge aux personnes et à leurs familles, elles sont surtout très nombreuses et souvent mal connues », estime Olivier Lebouché, président du Synalam. Ce document offre aux personnes dépendantes, aux aidants et aux professionnels les clefs pour identifier les situations qui donnent droit à une prestation (financement d’un personnel soignant pour les soins à domicile, besoin d’un complément de revenu, besoin d’aide humaine ou technique pour des activités essentielles comme manger ou se laver) et les aident à se diriger vers les interlocuteurs capables de les orienter.

Lire aussi notre Cahier de formation Prévenir les chutes chez le sujet âgé, pages 31 à 47.

Les Français et le maintien à domicile

Si la solution du maintien à domicile est fortement plébiscitée par les Français, elle est difficilement accessible, en raison de son coût financier. Les aménagements du logement présentent une charge financière importante s’ils ne sont pas anticipés. Selon l’étude Opinion Way/Synalam, seuls un tiers des Français de 50 ans et plus pensent avoir les moyens financiers pour adapter leur logement. Concernant le montant qu’ils pourraient consacrer à l’aménagement de leur domicile si leurs capacités se dégradaient avec l’âge, 26 % estiment ne pas pouvoir dépenser plus de 500 euros et seulement 8 % pourraient y consacrer entre 3 000 et 4 000 euros. Ces chiffres sont révélateurs des disparités sociales qui existent entre les personnes âgées. L’État et les collectivités, entre autres, ont mis en place des aides, qui, bien que connues, manquent de visibilité. En effet, seulement 49 % des Français pensent pouvoir avoir recours à des aides publiques, contre 45 % qui comptent sur leurs propres ressources ou sur celles de leurs proches (6 %). L. M.