L'infirmière Libérale Magazine n° 288 du 01/01/2013

 

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DÉSERTS MÉDICAUX → Destiné à se déployer dès 2013, le “pacte territoire-santé” devrait modifier les conditions d’exercice des soignants.

Quelques jours avant Noël, l’annonce est tombée. La ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine, a révélé le 13 décembre à Scorbé-Clairvaux (86) les grandes lignes de son pacte territoire-santé. L’objectif : lutter contre les déserts médicaux. « Ce sont douze engagements concrets, qui seront pour l’essentiel mis en œuvre des 2013. Ce ne sont pas douze engagements isolés, encore moins une liste à la Prévert », prévient la ministre dans son discours. Avant de préciser : « Mon objectif à terme, ce n’est pas d’avoir un médecin par village, mais d’avoir un pôle de santé par territoire. »

Dans un document disponible sur son site(1), elle fixe trois axes de travail relatifs à la formation et l’installation des jeunes médecins, aux conditions d’exercice des professionnels de santé et aux territoires isolés. Ce qui se traduit par douze engagements. Parmi ces derniers, près de la moitié pourrait avoir un impact sur l’exercice des infirmières libérales. Il y est question de travail en équipe, de maisons de santé, de transferts de compétences, mais aussi « de permettre aux professionnels hospitaliers et salariés d’appuyer les structures ambulatoires ».

La place des Idels ?

Si la notion de coopération interprofessionnelle est évoquée, le rôle accordé aux infirmières libérales n’apparaît cependant pas(2). Une demi-teinte qui déplaît au Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil). D’autant que, dans un communiqué paru le 14 décembre, le syndicat « remarque que la politique proposée par le gouvernement face au problème d’accès aux soins ne va pas dans le sens d’une “égalité” de traitement des différentes professions de santé ». Il cite ainsi la « garantie financière de revenu désormais accordée pendant deux ans aux jeunes médecins en contrepartie d’une installation dans une zone en voie de démédicalisation », pendant que les jeunes infirmières libérales qui s’installent en zones dites très sous-dotées ne bénéficient, elles, que d’une « participation de l’Assurance maladie à l’équipement du cabinet ou autres investissements professionnels dans la limite de 3 000 euros par an pendant trois ans ».

De son côté, la Mutualité française observe « des avancées », tout en réclamant des moyens « suffisants pour ne pas rester dans le simple affichage politique ». Pour l’heure, en effet, seul un calendrier est avancé pour chacun des engagements proposés. Or aucun financement n’est détaillé, mises à part les aides destinées à l’installation de jeunes médecins.

(1) www.sante.gouv.fr

(2) Notre rédaction attend des précisions du ministère sur le sujet.