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MAJORATIONS → Une revalorisation tarifaire, négociée en 2011 avec l’Assurance maladie, reste appliquée de manière inégale en Ssiad et HAD. Malgré un effort de la Direction générale de la cohésion sociale, la polémique enfle.
Pas de problème pour la Majoration des actes uniques (MAU) ou la revalorisation de l’Indemnité forfaitaire de déplacement (IFD). En revanche, en ce qui concerne la Majoration de coordination infirmière (MCI), elle suscite encore la discorde. Ne serait-ce que dans les Services de soins infirmiers à domicile (Ssiad), où 75 % des infirmières libérales ne perçoivent pas cette augmentation tarifaire
Reconnaissant « l’importance de la participation des infirmières et infirmiers libéraux aux missions des Services de soins infirmiers à domicile », la missive évoque en effet une « mesure budgétaire nouvelle au titre de l’Ondam
Loin de se réjouir, le Syndicat national des infirmiers et infirmières libérales (Sniil) considère dans un communiqué daté du 5 décembre que « la FNI n’a strictement rien obtenu sur le sujet ». La rallonge budgétaire ne serait, selon le Sniil, qu’une mesure remontant à avril 2012. Du côté des organismes gestionnaires de Ssiad, l’interprétation est identique. « Cette enveloppe ne vient pas de sortir, juge Line Lartigue-Doucouré, directrice santé et action sociale à l’Union nationale de l’aide, des soins et des services aux domiciles (Una). Elle n’a pas été prévue pour la MCI, mais pour aider les Ssiad à absorber l’ensemble des revalorisations. » Même observation pour David Causse, directeur du secteur sanitaire de la Fédération des établissements hospitaliers et d’aide à la personne (Fehap).
Aucune de ces fédérations ne se dit prête à appliquer la MCI. D’autant que, comme le relève David Causse, « la lettre de la DGCS n’engage qu’elle-même, elle ne peut pas dire le droit ». En cause, la définition même de la MCI. « Le débat actuel n’est pas très confraternel. Il suscite de grandes tensions, poursuit le porte-parole de la Fehap. Comme si les infirmières coordinatrices des Ssiad ne faisaient par leur boulot… » Et Line Lartigue-Doucouré de renchérir : « Aujourd’hui, nous sommes dans l’attente d’une instruction. Il s’agit de savoir dans quel cadre un infirmier libéral assure une coordination et comment il en apporte la preuve. » Conclusion : les organismes gestionnaires de Ssiad ont de nouveau formé un collectif
Aussi dispersés soient-ils, les syndicats infirmiers ne comptent pas non plus abandonner le combat. Philippe Tisserand promet de rester « déterminé si la circulaire du ministère, attendue sous peu, ne confirmait pas le courrier envoyé à la FNI ». De même, Annick Touba, présidente du Sniil, entend faire appliquer cette MCI, y compris en Hospitalisation à domicile (HAD). « C’est bloqué pour le moment, note-t-elle. Mais Elisabeth Hubert, présidente de la Fnehad, s’est engagée à rencontrer les quatre principaux syndicats infirmiers à partir de janvier. »
(1) Étude réalisée par Celtipharm entre le 19 et le 27 juillet sur un échantillon représentatif stratifié de 400 infirmières françaises sélectionnées dans sa base de données.
(2) Ondam : Objectif national des dépenses d’Assurance maladie.
(3) Adessa-A domicile, ADMR, AD-PA, APF, Croix rouge française, Familles rurales, Fehap, FHF, FNAAFP/CSF, Fnadepa, Mutualité française, Una, Unassi, Unccas et l’Uniopss.
→ La majoration de coordination infirmière (MCI) a été instaurée par l’avenant n° 3 à la convention nationale des infirmières et des infirmiers libéraux. Le texte, approuvé par arrêté ministériel en novembre 2011, définit une majoration spécifique « d’une valeur de 5 euros par passage de l’infirmière pour la prise en charge des patients en soins palliatifs et des patients nécessitant des pansements complexes pour les soins les plus lourds, notamment les escarres et les plaies chroniques ».