L'infirmière Libérale Magazine n° 288 du 01/01/2013

 

SANTÉ PUBLIQUE

Actualité

GRIPPE → Les professionnels de santé ont un rôle à jouer dans la promotion du dispositif de vaccination gratuite des personnes à risque de l’Assurance maladie.

Si, à chaque début d’automne, quelque huit millions de bons pour un vaccin antigrippal gratuit sont envoyés aux assurés (atteints de certaines maladies chroniques ou âgés de plus de 65 ans) par l’Assurance maladie, certaines personnes fragiles, pour lesquelles le vaccin contre la grippe saisonnière est recommandé, échappent à l’envoi informatisé de ces bons.

Un dispositif complémentaire

Pour tenter de remédier à ces ratés, les caisses d’Assurance maladie ont donc mis en place un dispositif complémentaire. Il permet aux médecins d’émettre leurs propres bons et de le remettre aux personnes concernées, qui n’en auraient pas reçu de l’Assurance maladie. Mais une enquête, menée fin octobre dans 1894 officines, initiée par l’Union technique inter-pharmaceutique (Utip, association loi 1901 d’amélioration des pratiques professionnelles des pharmaciens) et par Open Rome, une équipe de recherche en santé publique, montre que de nombreuses personnes restent sur le bord du chemin, notamment les diabétiques insulino-dépendants.

Du 22 au 27 octobre dernier, les équipes officinales participantes ont posé deux questions à 18 820 clients de deux profils différents : diabétiques insulino-traités ou personnes âgées de plus de 65 ans. Il s’agissait, d’une part, de savoir s’ils avaient reçu un bon de la Sécurité sociale pour un vaccin antigrippal gratuit, et d’autre part, s’ils savaient que leur médecin pouvait leur en éditer un. Résultat : la quasi-totalité (95,9 %) des personnes âgées de plus de 65 ans répondaient avoir bien reçu le bon. En revanche, un très gros tiers (41,2 %) des diabétiques insulinodépendants de moins de 65 ans disaient ne pas en avoir reçu. Surtout, l’immense majorité des sondés (93,3 % des plus de 65 ans et 91,2 % des diabétiques insulinodépendants de moins de 65 ans) ignoraient que les médecins sont habilités à en délivrer.

Au final, ce sont donc 35 % des diabétiques insulinodépendants de moins de 65 ans qui passent apparemment entre les mailles du dispositif de santé publique, n’ayant pas reçu de bon et ne sachant pas qu’ils peuvent le demander à leur médecin.

L’information par les libérales et pharmaciens

Et les deux organismes à l’origine de l’enquête d’encourager les pharmaciens à informer leurs clients de cette possibilité, pour « aider environ 175 000 diabétiques insulinodépendants supplémentaires à se protéger contre les complications de la grippe ». Une mission que les infirmières libérales peuvent tout à fait remplir aussi… jusqu’au 31 janvier. Ou l’an prochain.