Éditorial
Tout reste à écrire, c’est ce qui est beau avec la nouvelle année. On se souhaite une bonne santé, suivie de près par de bonnes rentrées d’argent. Un vœu pas inutile quand on déroule la liste de tout ce qui va augmenter en 2013 : électricité, gaz, péages autoroutiers, etc. Arrêtons-nous là ! Car, une chose est sûre, les rémunérations n’augmenteront pas à la même cadence. Quand ce ne sont pas les emplois, tout simplement, qui viendront à manquer. Les chefs d’entreprise piochent sans rougir dans un vocabulaire médical de pacotille pour justifier les coupes sombres dans les effectifs. L’hémorragie des bénéfices semblerait justifier toutes les saignées. Jeunes qui s’ennuient, pré-retraités avant l’heure, mères célibataires qui peinent à joindre les deux bouts… Et puis tous ceux qui craquent, physiquement ou mentalement, sous la pression du travail intensif, faute de collègues pour les épauler. Vous les croisez, chez eux, dans les halls d’immeuble, dans la rue, partout où votre métier vous mène. Vous connaissez leur prénom, contrairement au boss qui les a rayés de la liste des personnes autorisées à gagner leur vie. Oui, certains dirigeants se la jouent apprentis docteurs, sacrifiant la société pour la recherche de leur propre satiété. Petits garçons gâtés (les entreprises sont surtout dirigées par des hommes…) davantage marqués par la scintillante panoplie de docteur déposée sous le sapin que par les qualités humaines des professions de santé. Ces derniers mois, pendant que certains se gargarisent de renouer avec le profit à grands coups de ciseaux, d’autres souffrent en silence. On laisse tous ceux auxquels le sapin n’aura pas fait de cadeaux sur le carreau. Il y a eu les Trente Glorieuses, combien de décennies va encore durer notre époque ? Quel mot les historiens choisiront pour la résumer ? Tout reste à écrire. Tant qu’il nous reste du papier. Bonne année !