RELAIS
L’exercice au quotidien
Martine Calzavara, Idel sur Marmande, dans le Lot-et-Garonne, s’implique au sein d’une association de services et d’aide à domicile et décrypte les liens existant entre chacun des différents intervenants.
J’exerce en libéral sur le territoire de Marmande depuis plus de vingt ans. Chez nous, plus d’un habitant sur quatre est âgé, et ce chiffre devrait encore augmenter pour atteindre un sur trois d’ici 2015. Pour ne pas me laisser prendre au dépourvu, j’ai réactualisé mes connaissances avec un DU soins infirmiers aux personnes âgées en 1999. Et, par curiosité, j’ai intégré à la même époque le conseil d’administration d’une Association de services et d’aide à domicile (Assad). Car j’avais envie de mieux connaître le rôle des autres intervenants que je croisais lors de mes tournées. Une bonne prise en charge exige de travailler ensemble, aides ménagères, auxiliaires de vie sociale (AVS), infirmiers, médecins, etc. Cela se vérifie tous les jours. Ainsi, lorsque l’état de santé d’une personne s’aggrave, l’AVS se doit d’alerter et de passer la main aux Idels. L’autonomie du patient revenue, l’Idel passera à son tour la main aux AVS. Le va-et-vient est constant. L’objectif est d’optimiser les ressources humaines : c’est la clef pour un meilleur accompagnement, et aussi pour faire des économies.
De 2006 à 2011, j’ai pris la présidence de l’Assad de Marmande, puis celle de la commune de Seyches, car, en tant qu’infirmière, je m’estime bien placée pour comprendre les enjeux et répondre aux besoins du terrain. Alors oui, la situation est en train d’évoluer, mais chaque profession reste dans son coin et travaille sans véritable concertation. C’est pourquoi je me suis inscrite à l’université du Mirail à Toulouse
* En DHEPS-REPS : Diplôme des hautes études en pratiques sociales – Responsable d’études et de projet social.
Laurence Brunelle, infirmière formatrice et responsable pédagogique à Orion Santé, organisme de formation continue
« Je suis d’accord : il y a urgence au décloisonnement professionnel et à l’interprofessionnalisation pour une prise en charge globale du patient à domicile. Maillon entre sanitaire et social, l’Idel possède le profil idéal pour être coordinateur, référent de proximité, une fonction promue par l’avenant n° 3 (arrêté du 25 novembre 2011). Nous croyons à la professionnalisation des intervenants de services à la personne et à la formation des professionnels de santé. Celles-ci atténueront les résistances culturelles. Dans cette logique, le DPC effectif en 2013 pourra accompagner les Idels vers une démarche d’analyse des pratiques permettant de cibler les formations pertinentes selon chacun, de définir des objectifs d’amélioration des pratiques et d’aboutir à un partage d’expériences. »