La cote des Tic de soin

Deux journées ont été organisées par l’association Formatic Santé pour montrer l’intérêt de l’appropriation des technologies de l’information et de la communication dans le secteur de la santé. Depuis la simple mailing list jusqu’aux applications de télésanté ou à la cartographie territoriale, en passant par les forums de discussion en ligne et les jeux de simulation (particulièrement utiles en formation), les applications sont nombreuses, et la profession soignante n’est pas exclue de ces innovations.

De l’interêt de la tablette tactile

À Paris, un cabinet libéral montre l’exemple, dans le XX^e arrondissement. Pascal Lambert, l’un des Idels qui y travaille est titulaire d’un DIU en gérontechnologie. Son travail de recherche lui a permis de montrer l’intérêt et l’acceptabilité de la tablette tactile auprès des personnes âgées. « Dans le cadre du maintien à domicile, on nous propose beaucoup de choses, des pendentifs ou des bracelets de téléalarme, qui sont assez stigmatisants et ne plaisent pas aux patients, ou des applications pour smartphone inadaptées », a précisé sa communication, lue en son absence*. Alors que la tablette est pratique, ergonomique, moderne. « Si on les initie, les personnes âgées les adoptent avec enthousiasme. Des applications peuvent les aider à suivre des prescriptions alimentaires ou la prise de leur traitement, et leur maîtrise joue même un rôle dans le regain de confiance en soi. » Après essai, le cabinet s’est également doté d’un protocole permettant de communiquer des images de plaies à un médecin partenaire et a mis en place un dossier partagé qu’il œuvre actuellement à informatiser. « Le rôle du soignant est primordial dans l’interface avec les autres professionnels de santé », a-t-il conclu.

Interaction professionnel/patient

Cette évidence est également apparue dans l’expérience menée au centre de dialyse Calydial, en Rhône-Alpes. Les tablettes tactiles y ont été utilisées pour le télésuivi à domicile de patients atteints de maladie rénale chronique. « Même s’il est difficile d’obtenir des résultats statistiquement significatifs, compte tenu du petit nombre de patients inclus, nous avons pu montrer une amélioration de la tension et une diminution des événements porteurs de risques », note Jean-Pierre Grangier, cadre infirmier au centre Calydial. Les données recueillies et transmises par le patient étaient ensuite analysées par les IDE selon un protocole conçu en fonction de seuils d’alerte.

Au cours de ce colloque, les professionnels de santé réunis ont pu mettre en évidence quelques-uns des facteurs de réussite de l’implantation des Tic dans le secteur des soins. Au premier plan : l’acceptabilité de la technologie proposée aux patients et au personnel de santé, fortement liée à l’ergonomie des outils proposés. « L’interactivité entre professionnels et patients est également indispensable, le flux d’information ne doit pas être à sens unique, sinon, le patient se désintéresse de l’outil », a remarqué Jean Pierre Grangier. Mais, surtout, les nouvelles technologies ne peuvent se passer d’un accompagnement humain à leur utilisation et de la permanence de l’échange patients-soignants. « il n’y a pas d’interactivité, le patient se désintéressera de l’outil », a averti Jean-Pierre Grangier.