L'infirmière Libérale Magazine n° 290 du 01/03/2013

 

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PROJET DOCU → Tombé littéralement sous le charme et le dynamisme d’une Idel lyonnais, un réalisateur tente le pari un peu fou de la suivre un an avec sa caméra. Votre magazine se positionne en partenaire du projet Les Anges anonymes, mais vous pouvez aussi le soutenir.

Le déclic, Olivier Ducray l’a eu en rencontrant Françoise, un véritable “personnage”. Une Idel de 57 ans qui parcourt en trotinette les rues du IIIe arrondissement de Lyon. « Un véritable caméléon, à l’aise partout, qui passe du tutoiement au vouvoiement d’un appartement à l’autre », s’étonne encore le réalisateur. Un milieu infirmier dont il ne savait rien (même s’il découvre par la suite que la mère de son chef opérateur est une Idel à la retraite !). C’est en l’aidant à trouver un décor “d’époque” pour un court-métrage(1) sur la solitude des personnes âgées que sa mère l’oriente vers une infirmière « épatante » croisée chez une amie. L’Idel l’emmène donc en tournée pour qu’il trouve son bonheur parmi les intérieurs à papier peint fleuri. « Être accueilli par tous ces gens qu’on croise sans les voir, pénétrer dans des appartements où, à part des vendeurs d’encyclopédie, plus personne n’entre, c’était une expérience de privilégié que j’ai eu envie de partager. Je ne cherchais plus un décor, je venais de trouver le fil rouge d’un documentaire. »

Un projet au long cours qu’il imagine très vite mener sur une année complète. « J’ai commencé les premières images au passage vers l’année 2013, on finira avec l’entrée en 2014. » Oubliez les reportages éclair, ici, on prendra le temps, en 90 minutes, de découvrir le quotidien des tournées et, surtout, de voir vieillir. « Parce que j’ai compris que le temps qui passe est une valeur essentielle dans la relation infirmière/patient. »

Olivier Ducray ne vient pas avec des idées toutes faites. « Bien sûr, ne serait-ce que pour lever des financements, j’ai rédigé une note d’intention et un pilote(1). Mais je n’ai pas écrit ce qui va se passer : une chute, une hospitalisation, et la vie des 4, 5 patients sur lesquels nous centrons le suivi peut changer du tout au tout… » Des patients auxquels il s’attache : « Cet été, lorsque Françoise posera son mois de congés en août, on sait que cela occasionnera pas mal de stress chez les patients. Alors on continuera à venir les voir. »

Trois jours de tournage par mois, en équipe réduite au réalisateur et chef opérateur, avec du matériel léger, « pour ne pas donner l’impression d’envahir ». Et, côté financement, une campagne de levée de fonds via le site TousCoprod(2) est lancée, de quoi faire de vous aussi des anges anonymes. En attendant la sortie en salle, retrouvez chaque mois dans votre magazine la rubrique “carnet de tournage”.

(1) Le court-métrage Champagne est visionnable sur le site www.lesangesanonymes.com. Vous trouverez aussi le pilote du documentaire (16 min).

(2) Simple et efficace, la plateforme www.touscoprod.com permet de soutenir financièrement le projet, même à partir d’un euro.