SANTÉ PUBLIQUE
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REAGIR → Plusieurs épidémies ayant été signalées dans des maisons de retraite et hôpitaux, le HCSP actualise ses recommandations.
Une maison de retraite normande mise en quarantaine durant une semaine, une vingtaine de patients et membres du personnel contaminés au centre hospitalier de Nevers… Ces derniers mois, les signalements de gale se multiplient. Cette maladie parasitaire, sans gravité mais contagieuse, est en recrudescence en France et dans les pays occidentaux.
En témoigne la hausse des ventes de médicaments, notamment du traitement local Ascabiol, en rupture de stock depuis novembre. Saisi par le ministère, le Haut Conseil de santé publique (HCSP) a rendu un avis, début mars, actualisant les recommandations sur la conduite à tenir.
Malgré l’absence de « surveillance spécifique » de la maladie, le HCSP fait état d’une « augmentation de l’incidence de l’ordre de 10 % depuis 2002 », en France. En 2010, elle était estimée à 328 cas/100 000 habitants. « De nombreuses épidémies de gale ont également été rapportées dans des maisons de retraite, des services de longs et de courts séjours, mais aussi en milieu scolaire », constate l’avis. Au total, 272 épisodes de gale nosocomiale ont été signalés en France entre 2002 et 2010, soit 2 041 cas. Si le taux de transmission de la gale commune est peu élevé en milieu ordinaire – de 1,4 à 1,9 cas secondaire par cas index –, la gale hyperkératosique (ou croûteuse) est très contagieuse, surtout en milieu de soins. « Chez les soignants, un taux moyen d’attaque de 34,6 % a été rapporté », indique le HCSP. Lorsqu’un cas est signalé dans un établissement, tous les patients et personnels du service sont traités simultanément par une prise d’Ivermectine orale, renouvelée après huit jours. En milieu scolaire, la définition des “contacts” à traiter est moins large et prend en compte l’âge et les relations des élèves.