L'infirmière Libérale Magazine n° 292 du 01/05/2013

 

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TOLÉRANCE → À Migennes, dans l’Yonne, les infirmières libérales pointent un problème de stationnement et appellent à davantage de bienveillance de la part de la police municipale.

Nul n’est censé ignorer la loi : c’est par ces poncifs que le maire de Migennes a répondu au collectif d’infirmières, lassées d’être verbalisées pendant l’exercice de leur fonction. « Nous avions écrit une lettre commune pour attirer son attention, après une série de procès-verbaux pour mauvais stationnement, explique Nadine Ladruze. Et cela nous paraît injuste. »

Pas le choix !

Évidemment, les infirmières font ce qu’elles peuvent pour se garer le mieux possible. Mais, parfois, un stationnement en double-file ou à cheval sur un trottoir devient la seule solution. « Dans certaines résidences, nous n’avons pas de badges d’accès, alors nous devons nous garer à l’extérieur. Et comme nous ne restons pas longtemps, nous prenons le risque », avoue Nadine.

Mais si, par malchance, la police passe à ce moment, c’est la contravention assurée ! « Ils prennent une photo de l’arrière du véhicule et nous envoient le cliché avec la contravention. Bien entendu, ils n’ont même pas vu les caducées qui ornent nos pare-brises… »

Certes, ce signalement officiel n’a rien d’un passe-droit et ne sert aucunement à adopter un comportement qui ne respecterait pas le Code de la route.

Pierre d’achoppement

Pour Nadine et ses collègues, le problème principal se situe dans les environs du laboratoire d’analyses médicales : « Une zone bleue avec obligation d’utiliser un disque limitant le temps de stationnement. Mais, paradoxalement, la police municipale ne verbalise pas les contrevenants ! Du coup, nous n’avons pas de place pour nous garer, et nous nous mettons en double file pour éviter de marcher avec nos glacières d’échantillons, souvent bien lourdes en fin de tournée. Et on nous verbalise ! » Les infirmières ont bien essayé d’obtenir un emplacement qui leur serait réservé, mais la municipalité n’a pas donné suite.

Une circulaire datant de 1986 appelle à une certaine tolérance et de discernement si le véhicule arbore un caducée, et si l’infraction n’est pas de nature à gêner la circulation. Et le requérant peut contester et adresser aux autorités verbalisatrices une lettre motivée, accompagnée du paiement. Le tribunal de police appréciera de la suite à donner à la contravention émise. Simple, mais chronophage, surtout quand la situation se répète. D’ailleurs, les infirmières de Migennes n’ont, pour le moment, jamais essayé cette procédure… par manque de temps justement.