POLITIQUE DE SANTÉ
Actualité
2E RAPPORT → Envisager une fin de vie à domicile plus généralisée nécessite de repenser toute l’organisation des soins. Pour cela, il faut donner aux médecins, à l’hospitalisation à domicile et aux infirmiers libéraux les moyens de travailler vraiment ensemble.
Après un premier rapport en forme de tour d’horizon des conditions de fin de vie de nos concitoyens, le thème choisi en 2012 par l’Observatoire de la fin de vie dans le rapport qu’il vient de rendre public est “Vivre la fin de sa vie chez soi”. Les Français, à 81 % disent, en effet, vouloir mourir chez eux, mais seuls 25,5 % y parviendront. Un des chiffres les plus bas d’Europe. Mourir chez soi, c’est se sentir « moins déshumanisé, plus tranquillement, plus normalement », témoignent les nombreux patients et aidants interrogés par les professionnels constituant l’Observatoire.
Un souhait difficile à réaliser dans l’état actuel de notre organisation de santé. « Je l’ai soignée, je l’ai lavée, je lui donnais à manger, je la levais… Vous vous retrouvez tout seul avec un grand malade… », raconte une aidante à propos de sa mère. Ces proches qui s’investissent « jusqu’à l’épuisement » mériteraient aussi d’être accompagnés par des équipes pluridisciplinaires travaillant en bonne intelligence. Si l’hospitalisation à domicile (HAD) a pris beaucoup de place ces dernières années, les infirmiers libéraux devraient faire leur nid au centre du processus qui permettrait à davantage de personnes de finir leurs jours à la maison. C’est en tout cas ce qu’affirme Lucas Morin, coordinateur de l’Observatoire : « Ils restent les acteurs que les patients connaissent depuis longtemps et constituent un repère rassurant. Sans oublier que la profession a renforcé ses compétences, notamment dans le domaine de la douleur », insiste-t-il avant de nuancer : « Si on veut qu’ils puissent rester présents jusqu’à la fin, il faut trouver un système de rémunération plus juste. » Un élément qui n’a pas été oublié dans ce rapport 2013, qui recommande la mise en place de « conventions type » entre les libéraux et les HAD, de manière à « faire travailler ensemble tous les acteurs de la fin de vie ».
Parmi ceux-ci, les médecins traitants tiennent une place importante, mais l’Observatoire les estime insuffisamment formés. On attend d’eux de l’humanité, mais aussi des compétences techniques. « Face à cette double attente, les médecins généralistes ont parfois des difficultés à s’investir dans les soins en fin de vie à domicile. (…) Mais ces situations de fin de vie demandent beaucoup de temps : le suivi est particulièrement chronophage et le travail d’accompagnement des proches demande, lui aussi, une disponibilité qui n’est pas compatible avec le rythme des consultations en cabinet », peut-on lire, avant ce constat inquiétant : « Seuls 2,5 % d’entre eux ont été formés aux soins palliatifs. » Une situation qui devra s’améliorer si on veut espérer une prise en charge satisfaisante.
Le rapport sur Internet : http://petitlien.fr/6i0g