L'infirmière Libérale Magazine n° 292 du 01/05/2013

 

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NOUVELLE MESURE → Le Sniil profite de la Semaine européenne de la vaccination, fin avril, pour demander à Marisol Touraine un élargissement du droit des infirmiers à vacciner sans prescription médicale.

Afin de sortir la France de son état de sous-vaccination, le Sniil revendique auprès de la ministre de la Santé l’élargissement du droit des infirmiers à vacciner sans prescription médicale. Selon l’Institut de veille sanitaire (InVS), les objectifs français de couverture vaccinale, à savoir 75 % pour la grippe et 95 % pour les autres vaccinations, ne sont pas atteints. Face à ce constat, le Sniil propose que les infirmiers, reconnus compétents pour vacciner, en toute autonomie, les plus de 65 ans et les patients atteints de pathologies graves contre la grippe saisonnière, puissent désormais effectuer cet acte pour tous les vaccins sur les adultes bien portants, qui doivent actuellement obtenir une prescription médicale, et donc se rendre chez leur médecin. L’Ordre national des infirmiers (Oni) avait aussi suggéré à la ministre d’élargir ce droit des infirmiers en octobre 2012. L’Oni, tout comme le Sniil, préconise ainsi une modification du Code de la Santé publique par décret. Ils estiment que cette mesure permettrait de réduire les coûts de la prise en charge de la grippe saisonnière : elle donnerait à la population un accès plus facile à la vaccination, sans obligation de rendez-vous chez le médecin, qui engendre 23 euros de remboursement de consultation médicale, et qui est parfois difficile à obtenir en zone de désertification médicale.

Lors d’une intervention au Sénat le 23 avril, dans le cadre d’un débat consacré à la politique vaccinale en France, la ministre a annoncé réfléchir à autoriser les sages-femmes à vacciner l’entourage d’une femme enceinte, ainsi que les infirmiers… au sein d’une pharmacie. Aux yeux du Sniil, cette dernière proposition est inacceptable, dans le sens où elle sous-entend « que les infirmières ne peuvent contribuer à la politique de santé publique qu’en étant placées sous la délégation de “docteurs” : qu’ils soient médecins ou pharmaciens (…) et pourquoi pas dans un cabinet vétérinaire ou chez le dentiste ? »*. Et de rappeler que les Idels ont déjà obligation de disposer de leur propre cabinet professionnel. En tout cas, il semblerait que ces pistes soient en cours d’expertise. La ministre a également ouvert la porte à la mise en place du carnet de vaccination électronique.

*Communiqué diffusé le 29 avril. À suivre sur notre site d’actualité www.espaceinfirmier.com