SANTÉ PUBLIQUE
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EXPÉRIMENTATION → C’est désormais acté. La première salle de consommation à moindre risque française se situera dans le Xe arrondissement de Paris. Reste maintenant à finaliser les contours du projet soutenu par la mairie d’ici à l’automne.
Après des mois de tergiversation, le dossier a fini par aboutir. Ainsi la future Salle de consommation à moindre risque (SCMR) verra-t-elle le jour à Paris, au 39 boulevard de la Chapelle (Xe), sur un terrain appartenant à la SNCF.
La mairie de Paris, qui soutient le projet (lire l’encadré ci-dessous), doit en effet voter une délibération le 8 juillet concernant le dépôt du permis de construire afin de bâtir les futurs locaux. « A priori, il ne devrait pas y avoir de surprise, se rassure Céline Debeaulieu, coordinatrice du projet pour l’association Gaïa. Il faudra seulement attendre deux mois pour dépasser le délai des recours. » Et, si tout va pour le mieux, l’ouverture effective du lieu se fera durant l’automne.
Parmi les riverains, l’expérimentation d’une salle de shoot ne fait pas l’unanimité. D’où les contestations de ces derniers lors d’une réunion publique qui s’est tenue le 11 juin sur le sujet. Pour autant, Rémi Féraud, maire du Xe arrondissement, ne transige pas. « La concertation, ce n’est pas un droit de veto sur une proposition, indiquait-il alors sur lemonde.fr, c’est prendre en compte des remarques. »
Autres aspects à prendre en considération : le financement. Pour l’heure, l’association Gaïa n’en connaît pas le détail. Mise à part une convention entre la SNCF et la mairie de Paris, la formalisation du projet demeure confuse. Le coût de fonctionnement de la salle devrait être abondé par l’Assurance maladie. Impossible cependant de savoir sur quelles lignes budgétaires… « On évoque le fonds de prévention », lâche-t-on du côté de l’Agence régionale de santé d’Île-de-France. La machine semble lancée, mais « cela demande pas mal de discussions entre partenaires », juge Céline Debeaulieu, qui prévient : « On ne fera pas un projet au rabais. » Pas question donc d’ouvrir la salle si les financements ne répondent pas au cahier des charges initial. D’autant que, comme le rappelle la mairie de Paris, « cette expérimentation fera l’objet d’une évaluation rigoureuse tant sur le plan sanitaire que sur celui de la sécurité ». De quoi essaimer, ou pas, d’autres projets sur le territoire français.
Comme évoqué dans L’ILM n°290,en mars dernier, la future salle de shoot verra le jour suite au feu vert accordé par le gouvernement en février. Selon le cahier des charges conçu à cette période, le lieu devrait ouvrir 7 j/7 sur une amplitude horaire qui s’étendra durant huit heures entre l’après-midi et le début de soirée. L’objectif étant d’atteindre 200 passages par jour. Quant au personnel sur place, il sera composé de moniteurs éducateurs, d’éducateurs et d’infirmières. Si le financement est encore à l’étude, le site choisi permet d’ores et déjà à l’association Gaïa de se féliciter. « Il dispose d’une surface suffisante pour envisager le projet tel que nous l’imaginions, note la coordinatrice Céline Debeaulieu. Ce ne sera, en effet, pas seulement une salle de consommation. Il s’agira aussi de proposer un accompagnement vers le soin. Il fallait aussi qu’il y ait un espace extérieur, vu que bon nombre des usagers auxquels on s’adresse ont des chiens. C’est une réalité de terrain qu’il fallait prendre en compte. »