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FICHE PRATIQUE
Vous êtes contrainte d’interrompre votre activité pour raisons de santé. En cas d’arrêt maladie, le régime obligatoire de la Carpimko verse des indemnités journalières ou une rente trimestrielle… mais seulement après trois mois d’incapacité.
La Carpimko, la Caisse autonome de retraite et de prévoyance des infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes, pédicures-podologues, orthophonistes et orthoptistes, est l’interlocuteur incontournable des infirmières libérales lors d’un arrêt maladie. Son assurance invalidité-décès leur permet de percevoir, si elles sont à jour de leurs cotisations, une compensation financière en cas de maladie ou d’accident qui les oblige à « réduire ou interrompre temporairement ou définitivement [leur] activité », indique la caisse dans la dernière édition de son Mémento de l’adhérent. En moyenne, 5 % des infirmières cotisantes bénéficient de ce régime de prévoyance. Grosse différence avec le régime général de Sécurité sociale : l’indemnisation ne commence qu’au 91e jour d’arrêt. En deçà de 90 jours, les assurances complémentaires contractées individuellement par chaque infirmière peuvent verser des indemnités, avec ou sans délai de carence, selon les cas et qui peuvent tenir compte du niveau de revenu (lire ci-contre).
Entre le 91e et le 365e jour d’incapacité totale d’exercice au maximum, la Carpimko verse une allocation journalière d’inaptitude fixe de 48,18 €
À partir du 366e jour d’arrêt, les infirmières libérales perçoivent une rente trimestrielle. En cas d’incapacité totale et temporaire de travail, cette rente s’élève à 3 285 €. Si, en revanche, elles peuvent continuer de travailler mais de manière réduite (activité professionnelle diminuée des deux tiers), elles sont considérées en incapacité partielle et ne perçoivent donc qu’une demi-rente trimestrielle (1 642,50 €).
Dans les deux cas, une majoration de 1 642,50 € est prévue si le conjoint est à charge, pour chaque enfant de moins de 18 ans ou étudiant de moins de 25 ans à sa charge ou si l’aide d’une tierce personne est nécessaire. L’âge moyen des infirmières qui reçoivent une rente s’élève à 51 ans. Les bénéficiaires les perçoivent pendant un à deux ans en moyenne.
Dès que l’infirmière a connaissance du fait que son arrêt maladie excède 90 jours, elle doit en informer au plus tôt la Carpimko. Il faut adresser une attestation du médecin traitant précisant la nature des affections à l’origine de cette incapacité, la date de début de l’arrêt de travail et sa “durée prévisible”. L’original du certificat médical ainsi que les éventuels comptes-rendus post-opératoires, rapports de spécialistes, analyses et traitements doivent être envoyés au médecin-conseil de la caisse séparément. La Carpimko a également besoin des copies des justificatifs concernant les éventuelles personnes à charge. Le médecin-conseil valide ensuite, ou pas, la situation qui ouvre droit au versement des deux types d’indemnités. En cas de prolongement de l’arrêt par le médecin traitant, le médecin-conseil doit à nouveau être saisi. Aussi, entre 60 et 65 ans, les règles sont légèrement modifiées.
* Montants officiels 2013 sur www.carpimko2.com
Bernard Deguiraud, directeur du département des Opérations d’assurances prévoyance et santé de la MACSF
« En cas de maladie, les infirmières libérales ont à la fois une perte de revenus et des charges fixes pour leur cabinet qui continuent à courir. Aussi, il nous paraît important qu’elles souscrivent un contrat de prévoyance complémentaire. Il prévoit, d’une part, “une indemnisation mensuelle de revenus” compensant leur perte de revenus au-delà de l’indemnisation de leur régime de prévoyance obligatoire et, d’autre part, une “indemnisation mensuelle de frais professionnels” permettant de prendre en charge leurs coûts fixes. Ainsi, elles peuvent bénéficier des ressources financières nécessaires pour faire face à cette situation en cas d’arrêt de travail.
En complément, il faut s’assurer que les garanties prennent en charge l’incapacité d’exercer sa profession d’infirmière et non toute profession, afin de prendre en compte la réalité de son activité professionnelle, notamment par le biais d’un barème d’invalidité professionnelle. »