L'infirmière Libérale Magazine n° 295 du 01/09/2013

 

Éditorial

La trêve estivale n’aura été que de courte durée. Vous étiez pourtant prévenus : la rentrée et son lot de cartables et stylos gangrénaient les rayons des supermarchés avant même l’arrivée de votre remplaçante ! En tout cas, ça y est, de gros dossiers s’annoncent enfin pour la profession : ouverture des négociations sur les charges sociales pour vos interventions en établissement (Ehpad, Siiad et HAD), discussions autour des cotisations à la Carpimko, le tout sur fond de négociation sur les retraites à l’échelle nationale. On n’a pas toujours vu une rentrée démarrer aussi fort ! À titre de comparaison, l’année dernière, l’édito du numéro de septembre portait sur le suicide du troisième âge. Nous n’en avons pas du tout entendu parler cet été, occupés que nous étions à vérifier si le terme de canicule correspondait ou pas à la situation de forte chaleur. Et non, pas de canicule. Il s’en est fallu d’une nuit, rapport à la définition officielle de la canicule depuis 2003, et la création du plan canicule par le gouvernement : le thermomètre n’a pas atteint simultanément 31 °C dans le Nord et 36 °C dans le Sud pendant 72 heures. Raté pour cette fois.

En revanche, l’été fut chaud, et pas seulement dans les T-shirts, dans les maillots*.

Les actes de violence envers des professionnels de santé se sont en effet succédé dans les hôpitaux. Au risque, peut-être, de masquer une réalité qui concerne tout autant les intervenants à domicile. Le problème des libéraux, c’est sans doute cet attachement farouche à l’indépendance. Discrets, trop discrets lorsqu’il s’agit de se plaindre d’actes d’incivilité, d’agressions, de vols. Alors faites-vous connaître des autres professionnels de terrain, des services de police de proximité, signalez les petites choses qui vous pourrissent la vie pour, ensemble, tenter d’y remédier. Vous verrez, ça va souvent déjà mieux en le disant.

* Pardonnez-nous cette référence au tube de 1979 d’Éric Charden.