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ENQUÊTE → Les violences survenant dans le cadre de l’exercice libéral sont rarement mesurées. Un récent questionnaire de l’Ordre national des infirmiers leur a donné de la visibilité : il en existe, notamment au domicile du patient.
Les infirmières libérales (Idels) se sentent concernées par la violence au travail. C’est l’un des enseignements de l’étude que l’Ordre national des infirmiers (Oni) a publiée début septembre
La moitié des infirmières participant à cette enquête exercent en libéral. Logiquement, l’item sur la localisation des violences porte leur empreinte : 292 IDE en ont signalées « au domicile du patient ». Soit bien plus que pour les structures les plus impactées habituellement (psychiatrie, urgences, gériatrie, médecine). Vingt infirmières ont par ailleurs évoqué des violences en cabinet. Visiblement, des Idels ont profité de cette étude pour s’exprimer, elles qui ne peuvent rien déclarer à l’Observatoire national des violences en milieu de santé (ONVS).
En termes de solutions, les infirmières plébiscitent la formation à la gestion de l’agressivité, l’adaptation des locaux et l’augmentation des effectifs soignants. Résultat mitigé, en revanche, pour la présence de policiers à l’hôpital : 39 % des infirmières y sont hostiles pour 36 % favorables. La sécurité privée, elle, convainc à 79 %. Mais, pour les Idels, la prévention de la violence s’avère moins collective, et donc plus difficile encore, que dans un établissement. Imagine-t-on d’ailleurs des vigiles les accompagner en tournée ?
En revanche, les libérales peuvent s’appuyer sur le Guide pratique pour la sécurité des professionnels de santé
Dans son analyse de la récente étude, cet infirmier prend soin, comme le président de l’Ordre, de mentionner les Idels. Il distingue même les violences intrahospitalières de celles qui surviennent dans les lieux (éventuellement marqués par “une insécurité”) où pénètrent les Idels. Il déplore que, dans la cité, la « neutralité » des professionnels de santé, qui font « du soin et pas de politique », ne soit plus toujours « comprise ni respectée ». Il se félicite enfin de l’extension aux libéraux, en 2011, du protocole santé-sécurité-justice
(1) Consultable à l’adresse raccourcie : http://petitlien.fr/6rrq