SYNDICAT → À l’occasion de son 60e congrès, la Fédération nationale des infirmières a demandé à ses adhérentes de puiser dans leur quotidien pour émettre “60 idées pour améliorer la qualité des soins”.
Porter haut la parole des professionnels de terrain, en écho aux négociations politiques, en cours et à venir. Voilà ce qu’a voulu faire la Fédération nationale des infirmiers (FNI) lors de son 60e congrès, les 3, 4 et 5 décembre à Charenton-le-Pont (Val-de-Marne). Le syndicat a innové : non seulement le congrès était, pour la première fois, validant dans le cadre du développement professionnel continu, mais il s’est aussi construit sur un mode interactif.
« Plutôt que de nous réunir pour porter une ixième motion syndicale, toujours quelque peu technocratique, nous avons voulu mettre à l’honneur les propositions issues du quotidien des professionnels », explique son président, Philippe Tisserand. « On a eu chacun une feuille blanche, un stylo… et avanti ! L’idée, c’était de s’imaginer au volant de sa voiture, en tournée - et de penser aux deux mesures phares qui, selon nous, permettraient d’améliorer la qualité des soins », souligne Cécile Pinot, infirmière libérale venue de l’Indre.
Les 160 participants au congrès n’ont pas boudé leur plaisir. Croisées puis classées en treize rubriques, leurs propositions balaient large. « Certes, reconnaît Philippe Tisserand, on y retrouve une patte syndicale » - inscription dans la loi du concept d’infirmière de famille (ou traitante), généralisation du suivi protocolisé des patients sous AVK par les infirmières libérales, ou encore reconnaissance de l’acte de vaccination comme acte infirmier : certaines de ces soixante idées font écho au récent livre blanc de la FNI. « Mais il y a aussi de l’inédit », affirme le responsable syndical, citant l’idée de création d’une mallette infirmière ergonomique, d’un kit de lavage des mains adapté à l’exercice libéral, ou l’extension du droit de prescription de lits médicalisés aux infirmières libérales.
Deux revendications majeures se dégagent des écrits des congressistes : des responsabilités nouvelles et de nouveaux outils collaboratifs pour améliorer les parcours de soins des patients. Se voir confier la mesure de l’indice de pression systolique lors des prises en charge des plaies chroniques, les examens de suivi pour les patients insulinodépendants, ou les examens biologiques en cas de suspicion de déshydratation/ dénutrition… Ce souhait d’élargissement de leur droit de prescription « n’est pas une liste au père Noël des infirmières libérales, mais une revendication légitime au regard de leur rôle pivot auprès des patients et de leurs familles », commente Philippe Tisserand. Les Idels ont aussi plaidé pour des outils collaboratifs, techniques (un dossier médical personnel opérationnel, des cartes vitales intégrant les mutuelles) et humains (visite de concertation en pré-sortie hospitalière, mise en place d’une cellule relation ville à l’hôpital…). En effet, sans ces moyens adéquats, comment mettre en place les soins primaires autour desquels se fonde la stratégie nationale de santé ? Autre idée forte : la proposition de création d’une consultation infirmière d’urgence en ville, assortie bien entendu d’une cotation spécifique, afin d’associer les infirmières libérales à la permanence des soins, concentrer les ressources médicales sur les cas les plus graves et éviter les recours abusifs aux services d’urgence.
« Ces soixante idées
* À retrouver via bit.ly/1gZ0TQQ