L'infirmière Libérale Magazine n° 299 du 01/01/2014

 

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OLIVIER BLANCHARD  

STATIONNEMENT → La ville de Bordeaux met en place un abonnement pour les professionnels de santé. Sans vraiment tous les satisfaire.

Le stationnement en ville constitue un problème récurrent pour les infirmières libérales(1). Illustration à Bordeaux où, dans un souci d’apaisement, la mairie a expérimenté un abonnement à « un tarif préférentiel » destiné aux artisans, commerçants et professionnels de santé qui ont leur magasin ou leur cabinet dans l’une des vingt-cinq zones payantes. Ce dispositif, qui vient d’être généralisé, repose sur un tarif mensuel de 60 euros pour un seul véhicule. Il permet de se garer, jusqu’à vingt-quatre heures consécutives, sur n’importe quelle place de la zone où est implanté le local professionnel. En revanche, il n’offre aucun tarif préférentiel pour accéder aux parkings (2).

« Quasiment le prix d’un parking privé »

Problème : chaque zone de stationnement compte uniquement une vingtaine de rues. L’abonnement ne semble donc pas destiné aux infirmières qui font leur tournée en voiture, mais plutôt à celles qui les font en marchant, voire à celles qui se rendent à leur local et n’en bougent plus. Or ces cas de figure ne correspondent pas à la majorité des dizaines d’infirmières bordelaises concernées. La mesure n’est donc pas adaptée à leur pratique, « sauf les jours où elles restent au cabinet », admet-on d’ailleurs aux services de la mairie de Bordeaux. L’extension de ce tarif à plusieurs zones ou aux parkings n’est pourtant pas envisagée, pour l’instant.

Le terme “préférentiel” ne convainc donc pas. À l’image de cet infirmier libéral de Bordeaux, qui remarque que le tarif de stationnement, à titre personnel, s’élève à 15 euros par mois pour les habitants. « À 60 euros par mois, c’est quasiment le prix d’un parking privé, abrité et sécurisé ! Nous offrons un service à la personne, pas une activité commerciale, mais ils ne veulent pas nous faire bénéficier du tarif résidents, même si notre adresse de cabinet est dans la zone. »

Une première, toutefois : la mairie a utilisé l’Ordre des infirmiers comme caisse de résonance pour faire passer son message, en particulier une lettre du maire Alain Juppé datée du 17 octobre. Avec plus ou moins de succès… « On s’est rendu compte à cette occasion que de nombreuses adresses e-mails de nos membres n’étaient plus valables, confie-t-on à l’Ordre des infirmiers de la Gironde. Mais c’est un fichier très compliqué à tenir à jour. »

(1) À lire, Ces PV qui exaspèrent, dans notre numéro 292 de mai dernier.

(2) Plus d’informations administratives via bit.ly/IFf6GR … en matière d’iatrogénie médicamenteuse