Ville, hôpital : même patient - L'Infirmière Libérale Magazine n° 299 du 01/01/2014 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 299 du 01/01/2014

 

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SOPHIE MAGADOUX  

CHIRURGIE AMBULATOIRE → En Ariège, l’équipe d’animation du bassin de santé du Couserans simplifie et sécurise le parcours des patients à l’aide de protocoles et d’outils de coordination.

Loin de subir l’essor de la chirurgie ambulatoire voulue par le ministère de la Santé, les professionnels de santé du Couserans proposent une réponse novatrice autour du patient en hospitalisation de jour et de courte durée. Récompensé par un trophée de l’Agence régionale de santé Midi-Pyrénées, à l’occasion de la Semaine pour la sécurité des patients, le projet de l’équipe d’animation du bassin de santé du Couserans, validé le 12 décembre, est aujourd’hui transposable à d’autres territoires.

Fiche d’adressage

« Finies les sorties du vendredi soir pour le patient et les ordonnances rédigées au petit bonheur la chance ! », se félicite Geneviève Chartier, l’une des deux Idels présentes parmi la quinzaine de professionnels hospitaliers et libéraux de l’équipe d’animation. Les actions des différents acteurs sont coordonnées dans le cadre de douze interventions chirurgicales : varices, hernies inguinales et ombilicales, chirurgies proctologique, gynécologique et urologique par voie basse, thyroïde, vésicule biliaire, canal carpien, cataracte. Une “fiche d’adressage”, remplie par le médecin traitant qui procède à l’inclusion du patient, recense les informations administratives, médicales et fait aussi état de l’environnement du patient.

Faire bouger l’immuable

« Avant l’opération, le patient ne se déplace qu’une fois et rencontre le chirurgien, l’anesthésiste et, au besoin, l’assistante sociale. Les consultations sont mutualisées. Le suivi post-opératoire est planifié. Nous sommes avertis du retour à domicile quarante-huit heures à l’avance. Cela permet d’éviter les difficultés à intégrer des soins lourds dans la tournée, et le pharmacien reçoit l’ordonnance protocolisée. La prise en charge de la douleur est également prévue systématiquement. Pour communiquer avec l’hôpital, nous avons une adresse e-mail sécurisée et un interlocuteur identifié, une IDE dédiée », résume Geneviève Chartier.

Le dispositif est opérationnel depuis le printemps. Déjà, 90 % des opérations du canal carpien réalisées au centre hospitalier Ariège Couserans à Saint-Girons sont prises en charge en ambulatoire, de même que 64 % des opérations de la vésicule biliaire. « Il nous a fallu un an et demi de travail en sous-groupes pour faire bouger quelque chose d’immuable, convaincre tous les libéraux - cinquante infirmières, vingt médecins généralistes, huit pharmaciens, huit kinésithérapeutes - et gagner l’adhésion de tout le personnel hospitalier », relate l’infirmière. La tendance étant à l’hospitalisation de courte durée, « il est temps que les professionnels en structures et en cabinet parlent le même langage, car le patient reste le même », conclut le docteur Jean-Luc Rastrelli, généraliste de Saint-Girons et référent de l’équipe d’animation.