Cahier de formation
Savoir faire
Dans le cadre du suivi de la grossesse, les examens biologiques sont réalisés selon un calendrier précis. Des signes d’alerte qui nécessitent une consultation en urgence doivent être connus. Pour la femme enceinte, adapter son mode de vie, éviter l’automédication et améliorer son statut vaccinal est essentiel pour limiter les risques de complications.
Madame J., enceinte de cinq mois environ, vous demande conseil quant à la sérologie de la rubéole que le médecin vient de lui prescrire. Elle était séronégative à trois mois, est-ce bien utile de la refaire ?
Vous lui expliquez qu’en cas de séronégativité de la rubéole au premier trimestre, une sérologie de contrôle avant 20 SA est recommandée. Les risques pour le fœtus étant les plus importants en début de grossesse, aucune sérologie de contrôle ne sera pratiquée par la suite. En vue d’une future grossesse éventuelle, vous lui conseillez de faire le vaccin ROR (rougeole-oreillons-rubéole) juste après l’accouchement.
La surveillance de la grossesse nécessite des examens biologiques suivant un calendrier que les professionnels de santé doivent inciter à respecter (voir le calendrier page ci-contre).
→ Détermination du groupe sanguin de la femme enceinte (A, B, O, phénotypes rhésus complet et Kell).
→ Recherche d’agglutinines irrégulières (RAI) pour toutes les femmes au troisième mois puis, si rhésus négatif ou passé transfusionnel, aux sixième, huitième et neuvième mois.
→ Sérologies de la toxoplasmose (avant 10 SA puis tous les mois si séronégatif), de la rubéole (avant 10 SA et contrôle avant 20 SA si séronégatif), de la syphilis.
→ Glycosurie et protéinurie, mensuelle par bandelette urinaire (si positif, une protéinurie des 24 heures est prescrite).
→ Recherche de l’antigène HBs (hépatite ? B) et hémogramme au sixième mois.
→ Sérologie VIH 1 et 2.
→ Prélèvement vaginal avec recherche de streptocoque B (entre 35 et 38 SA).
→ Frottis cervical si le dernier en date a plus de deux ans.
→ Dépistage des anomalies chromosomiques fœtales.
→ Examen cytobactériologique des urines (ECBU) en cas d’antécédents d’infections urinaires, de diabète, ou de bandelette urinaire positive (nitrites et leucocytes).
→ Dépistage d’une anémie (NFS).
→ Sérologie VHC (virus de l’hépatite ? C).
→ Glycémie à jeun.
→ Dosage de la TSH (Thyroïd Stimulating Hormone) mensuel en cas de dysthyroïdie.
Remplir la feuille de soins
→ Exonération maternité : l’exonération au titre de l’assurance maternité (100 %) figure sur une attestation délivrée par sa caisse d’Assurance maladie et sur la carte vitale à jour. Elle débute le premier jour du sixième mois jusqu’au douzième jour après la date d’accouchement.
→Maladie ou maternité ? Pour les examens obligatoires, le dosage de la glycémie, le test VIH et le dépistage des anomalies chromosomiques, cocher, sur la feuille de soins, la case “maternité” dans la zone “conditions de prise en charge”, et remplir la date d’accouchement ; pour les autres examens, cocher la case “maladie” dans les cinq premiers mois, puis “maternité” à partir du premier jour du sixième mois.
→ Dépassement d’honoraires. Il est autorisé en cas de circonstances exceptionnelles de temps ou de lieu dues à une exigence particulière de la patiente et de déplacement au domicile non prescrit par le médecin.
Entre les visites mensuelles de suivi médical, certains signes cliniques nécessitent une consultation immédiate. L’Idel doit s’assurer que la future mère les connaît :
→ HTA, maux de tête répétés, troubles visuels, œdèmes des jambes, des doigts ou du visage (signes d’HTA) ;
→ pertes vaginales de liquide ou de sang, même en quantité faible (risque de rupture prématurée des membranes) ;
→ contractions et/ou douleurs dans le bas du dos ou dans le bas-ventre, ne cédant pas à trente minutes de repos en position allongée ;
→ fièvre, frissons ;
→ chute, traumatisme ;
→ vomissements en fin de grossesse ;
→ diminution des mouvements du bébé ;
→ dyspnée, douleurs thoraciques, au mollet (risque thromboembolique) ;
→ signes fonctionnels urinaires : mictions douloureuses, douleurs pelviennes.
Rhophylac est un sérum dérivé du sang contenant une immunoglobuline spécifique dirigée contre l’antigène D des globules rouges. Utilisé en prophylaxie de l’immunisation fœto-maternelle chez la mère Rh– après l’accouchement ou une interruption de grossesse, il peut aussi être prescrit au cours de la grossesse en prophylaxie systématique (300 µg à 28-30 semaines de grossesse) ou dans les 72 heures suivant certaines complications (traumatisme abdominal, amniocentèse…) qui exposent à un risque de passage des globules du fœtus vers la mère.
Par voie intraveineuse (si troubles hémorragiques) ou intramusculaire.
Au réfrigérateur, mais le sortir une demi-heure avant l’injection pour un retour à la température ambiante.
Le conditionnement présente deux étiquettes de traçabilité, l’une pour l’officine, l’autre apposée, avec la date et la quantité injectée, par le professionnel qui réalise l’injection, dans le dossier médical de la patiente ou sur l’ordonnance, conservés pendant quarante ans.
→ Les effets indésirables sont peu fréquents. Il s’agit essentiellement de maux de tête, frissons, fièvre, léger malaise.
→ Les réactions allergiques sont rares, mais potentiellement graves (risque de choc anaphylactique) et elles justifient une surveillance systématique de vingt minutes après injection.
→ Il faut consulter d’urgence en cas d’urticaire, d’oppression thoracique, d’hypotension ou de troubles respiratoires.
AMI 1,5 en cas d’injection intraveineuse et AMI ? 1 en cas d’injection intramusculaire.
Est-ce obligatoire de réaliser les sérologies dans le même laboratoire ?
Ce n’est pas obligatoire, mais fortement conseillé. Les résultats et valeurs de base pouvant différer selon les laboratoires et techniques de dosage utilisées, le suivi est ainsi facilité.