VIEILLISSEMENT > Le gouvernement vient de dévoiler les grands axes de sa réforme, qui, dans un premier temps, concerne le domicile.
La réforme de la dépendance avait été reportée sine die par l’ancien président de la République. C’est finalement Jean-Marc Ayrault, accompagné de la ministre de la Santé et de la ministre déléguée aux Personnes âgées et à l’Autonomie, qui en a dévoilé les contours. « Nous ne nous sommes pas restreints à un débat sur la perte d’autonomie. Nous y avons intégré l’ensemble des enjeux liés à l’avancée en âge », a-t-il annoncé.
Fruit de deux mois de concertation, le projet de loi pour l’adaptation de la société au vieillissement sera présenté en Conseil des ministres le 9 avril, pour un examen par le Parlement au printemps et une adoption définitive d’ici à la fin de l’année. Il comprend trois volets - anticipation, adaptation et accompagnement - et abrite quatre plans thématiques
Doté de 140 millions d’euros, le premier volet prévoit d’aménager les domiciles et de promouvoir un habitat adapté. Dans chaque département, une conférence des financeurs de la prévention de la perte d’autonomie
Villes et territoires « doivent être incités à prendre en compte l’augmentation du nombre de personnes âgées », a plaidé le Premier ministre. « Il faut favoriser l’innovation technologique, la production d’équipements domotiques et encourager la structuration d’une filière industrielle », a-t-il résumé. Le texte prévoit un plan national d’adaptation de 80 000 logements d’ici à 2017.
L’accompagnement de la perte d’autonomie s’articule autour de deux axes. D’une part « un acte II de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) à domicile », perçue par 700 000 personnes. Objectif : garantir « une APA plus généreuse et plus accessible », a annoncé JeanMarc Ayrault. Coût : 375 millions d’euros en 2015 (lire l’encadré). D’autre part, des dispositions en faveur des aidants familiaux pour 78 millions d’euros
Toutes ces mesures seront financées par la contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie, qui rapportera 645 millions d’euros en 2015. Assise sur le nombre de retraités, cette recette est dynamique : elle augmente de 0,4 % par an.
(1) Médicament, activité physique adaptée, prévention du suicide, métiers.
(2) Associant caisses de retraite, agences régionales de santé, centres communaux d’action sociale, etc.
(3) Barres d’appui, téléassistance, domotique, etc.
(4) Aide au répit pouvant atteindre 500 € par an et création d’un dispositif d’urgence en cas d’hospitalisation de l’aidant.
Dès 2015, la hausse des plafonds des plans d’aide mensuels à l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) devrait permettre à une personne en GIR 1de bénéficier d’une heure d’aide à domicile en pluspar jour et à une personne en GIR 4 d’une heure de plus par semaine (lire aussi p. 59). Par ailleurs, plus aucun bénéficiaire de l’allocation de solidarité aux personnes âgées ne devrait acquitter de ticket modérateur. Enfin, le reste à charge sera allégé pour les plus dépendants, les plus modestes et les classes moyennes. Il n’y aura « pas de perdant », selon la ministre déléguéeà l’Autonomie Michèle Delaunay. 86 % des bénéficiairesde l’APA (soit 600 000 personnes) sont gagnants. Ils percevront en moyenne 50 € de plus par mois.