Dans une dictature de science-fiction dans le style Hunger Games, Standish et son grand-père vivent dans la zone 7, le quartier des “impurs”. Standish a quinze ans, souffre d’une profonde dyslexie (handicap que connaît bien l’auteur, elle-même diagnostiquée à 14 ans) et endosse le rôle de souffre-douleur à l’école. L’arrivée d’Hector, le nouveau voisin, change provisoirement la donne. Mais il disparaît. Standish fait le lien entre son enlèvement et la propagande d’État liée à l’envoi d’un homme sur la Lune. Aidé d’une poignée de résistants, il élabore un plan pour renverser l’État totalitaire. Une revanche sur la vie et un roman fort, original, découpé en chapitres très courts, qui parlera autant aux jeunes lecteurs qu’à leurs aînés.
Sally Gardner, Une planète dans la tête, Gallimard jeunesse, 254 pages, 2013. Dès 14 ans. 14,90 euros.
Saluons la sortie du quatrième volet d’Ambulance 13, toujours très documenté (lire L’ILM n° 267 de février 2011), qui relate la Première Guerre mondiale vécue par un jeune chirurgien, Louis-Charles Bouteloup. Dans l’opus précédent, Isabelle de Ferlon, religieuse lorraine devenue infirmière, est accusée d’intelligence avec l’ennemi dans la bataille de Verdun… Ce quatrième volume débute avec son exécution. Un autre personnage féminin du milieu médical fait son entrée : la jeune Émilie, amoureuse de Bouteloup. Elle dessine les “petites Curie”, ces camionnettes de radiologie qui entrent de plain-pied dans la médecine mobile du XXe siècle. Des petites histoires qui font la grande.
Ordas & Cothias, Mounier (illus.), L’Ambulance 13, Des morts sans nom (tome 4), Grand angle, 48 pages, 2014. 13,90 euros.
Grande-Bretagne, Melbrook : un dimanche ensoleillé de mai au bord de la piscine des Delaney, accessible une fois par an à tout le village. Pendant la fête, Katy, 7 ans, fait un mauvais plongeon et se cogne sévèrement la tête sur le bord de la margelle. La fête tourne à la catastrophe. Toutes les rancœurs, tous les non-dits du petit village, vont alors se réveiller. La petite fille est dans le coma pendant plusieurs jours… Aura-t-elle des séquelles ? On explore ici tout ce que l’âme humaine peut avoir de cynique : ragots, cupidité, jalousie, faux-semblants. L’humour britannique arrive à rendre léger ce roman qui traite d’un sujet pourtant grave. Une jolie comédie aigre-douce, comme les Anglo-Saxons savent le faire.
Sophie Kinsella, Un dimanche au bord de la piscine, éditions Belfond, 386 pages, 2013. 19,50 euros.