L'infirmière Libérale Magazine n° 302 du 01/04/2014

 

Éditorial

MATHIEU HAUTEMULLE  

Quel est le point commun entre les infirmières, les vétérinaires,les éboueurs, les enseignants, les agriculteurs, les métiers de la forêt ? Réponse : d’être jugés « emblématiques », au point de faire tous l’objet d’un chapitre dans l’inédit et imposant Dictionnaire des risques psychosociaux*. Ces activités côtoient ainsi les termes “absentéisme”, “épuisement professionnel” (le fameux burn-out), “workaholism” (l’addiction au travail)… Dans la partie sur les infirmières, la professeure canadienne Diane-Gabrielle Tremblay décrit « la surcharge de travail », « une amplification des tâches administratives et de la “paperasse” », « un contexte de virage ambulatoire, de restructurations et de fusions d’établissements, de compressions budgétaires et de vieillissement de la population », « les horaires atypiques » rendant difficile la conciliation entre vies professionnelle et personnelle, etc. Ce tableau ne trahit pas la réalité. Mais, sombre, il contraste avec l’euphorie ambiante du début de printemps. Nous conseillerons donc la lecture du chapitre consacré à l’autonomie au travail, et de ce passage : « Étude après étude, les chercheurs démontrent qu’une lourde charge de travail est plus facilement supportée si le travailleur peut l’aménager à son gré, s’organiser avec une certaine indépendance. » Faut-il en déduire que la plus grande liberté d’action prêtée à l’exercice libéral est bonne pour la santé ? Nous l’espérons. Nous vous souhaitons une augmentation rapide de la température printanière… et de votre autonomie professionnelle !

* Franck Guarnieri et Philippe Zawieja (dir.), Seuil, 888 p., 2014. 49?euros.