L'infirmière Libérale Magazine n° 303 du 01/05/2014

 

FORMATION

Actualité

FRANÇOISE VLAEMŸNCK  

DPC > Sur les rails depuis un an, le développement professionnel continu souffre d’un manque de financements.

Selon les informations transmises par l’OGDPC, orga-nisme chargé d’assurer le financement et la coordination du dispositif, 12 639 infirmières libérales ou exerçant en centre de santé conventionnés sont engagées dans une session de formation DPC se terminant en 2014(1).

Aujourd’hui, 1 500 structures environ sont habilitées à dispenser des programmes DPC et leur catalogue de formation propose 11 577 programmes – une offre qui s’est enrichie de près de 3 800 programmes depuis le début de l’année. Et depuis mars 2013, plus de 30 000 professionnelles (libérales et de centres conventionnés) ont ouvert leur dossier personnel DPC via le site qui leur est dédié (www.monpdc.fr).

Réforme au pas de charge

Avec 166 millions d’euros de budget en 2014, l’OGDPC a augmenté de plus de 40 % l’enveloppe destinée à ces professionnelles par rapport à l’an passé. Mais, pour contenter la demande et permettre notamment aux infirmières libérales de remplir leur nouvelle obligation de formation, il faudrait multiplier au moins par six ou sept ce budget. Nous sommes donc loin du compte. L’OGDPC admet d’ailleurs que le budget 2014 ne suffira pas.

Le conseil de gestion de l’organisme(2) s’est ainsi réuni le 17?avril dernier et « a pris acte de la situation financière 2014 ». Dans un communiqué publié le lendemain, l’OGPDC estime « que des mesures devront être prises en concertation avec les professionnels de santé ». À cette fin, une nouvelle réunion du conseil de gestion devrait se tenir prochainement. « Lors de cette assemblée exceptionnelle, les membres prendront, avec l’ensemble des parties prenantes, des mesures qui permettront aux professionnels de continuer à se former et à remplir leur obligation DPC », assure l’organisme. De son côté, la Fédération national infirmière (FNI) demande sans attendre la publication d’un rapport de l’Inspection générale des services (Igas) diligenté par Marisol Touraine, ministre de la Santé, en juillet 2013, portant sur le DPC. La FNI pointe l’inadéquation entre les moyens financiers alloués et l’ambition d’une réforme « menée au pas de charge sans réelle prise en compte par le gouvernement précédent des réserves émises par certaines organisations représentatives », dont la FNI. En mars dernier, une intersyndicale de professionnels libéraux, dont le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil), avait aussi dénoncé les incohérences du dispositif, estimant que « l’État [avait] généré un dispositif qu’il ne maîtrise plus, ni dans sa finalité, ni dans ses objectifs, ni dans son pilotage ». Pour la FNI, à ce stade, ce n’est pas le manque d’adhésion des professionnels au dispositif qui est problématique, mais « le manque d’anticipation des pouvoirs publics des ressources financières nécessaires et suffisantes pour accompagner la montée en charge imposée par la loi ».

Quant aux plaintes exprimées par de nombreuses libérales sur le retard de paiement des indemnités de formation, l’OGDPC assure qu’ils sont en passe d’être solutionnés.

(1) Chiffres au 18 avril 2014.

(2) Y siègent l’Union nationale des caisses d’Assurance maladie, le ministère des Affaires sociales et de la Santé et des représentants des professionnels de santé libéraux.