L'infirmière Libérale Magazine n° 304 du 01/06/2014

 

Actualité

M. H.  

DERMATOLOGIE → Un bilan allergologique est recommandé après ces effets indésirables cutanés.

« L’allergologie médicamenteuse a fait de grandes avancées pour la prise en charge des patients », se félicite le Dr Audrey Nosbaum, en complément de l’article sur les toxidermies paru dans notre numéro 303 de mai, et dont elle avait pris les deux photos, l’une de syndrome Dress, l’autre de nécrolyse épidermique toxique.

Cette dermato-allergologue, chercheuse à l’Université de Californie (San Francisco), note « qu’un bilan allergologique doit être recommandé, à distance de l’accident, afin de confirmer ou pas l’allergie ». En effet, les effets indésirables cutanés peuvent relever d’un mécanisme allergique, mais, « dans la grande majorité des cas », ce sont surtout des intolérances médicamenteuses, non allergiques. « Si l’allergie est confirmée, cela débouchera sur l’élaboration d’une carte d’allergie définitive (avec contre-indication définitive du médicament) et des alternatives thérapeutiques de remplacement seront trouvées. Autrement, une réintroduction médicamenteuse sera réalisée sous surveillance médicale. Et le patient pourra reprendre ce traitement dans le futur. »

Les toxidermies, fréquentes, sont bénignes le plus souvent, mais certaines formes, rarissimes, sont gravissimes. Il est donc crucial que les infirmières en connaissent l’existence. Maïtena Teknetzian, auteur de l’article, docteur en pharmacie, enseignante en Ifsi, se satisfait donc du fait que les toxidermies soient l’objet d’un enseignement à part entière depuis la réforme des études en 2009. « Un étudiant de deuxième année m’a rapporté avoir été témoin en stage d’une toxidermie sous AINS, et c’est lui qui a alerté le médecin. Celui-ci a confirmé le diagnostic et le médicament a été arrêté à temps. »