LECTURE → Pas si courant : des Idels sous l’œil de sociologues. À l’étude, les liens entre ces professionnelles, les familles et l’HAD.
En cas d’hospitalisation à domicile (HAD), les familles sont « enrôlées bon gré mal gré », notent deux auteurs
Comment l’expliquer Première hypothèse : « Les libéraux pourraient être un moyen de se prémunir, de se protéger contre la “sanction” institutionnelle, le mépris de certains membres, la violence symbolique qui implique l’intégration de l’hôpital à domicile. (…) La famille s’en remettrait à (utiliserait ?) un libéral en cas de mécontentement. » Les chercheuses en sciences sociales, pour autant, sont prudentes dans leurs conclusions, faute d’études plus poussées. Elles s’interrogent aussi sur la causalité : et si c’était l’inverse ? Et si c’était l’avis négatif de l’Idel à l’encontre de l’HAD qui orientait les relations entre le patient et cette structure ?
La rivalité Idels-HAD ne serait pas seulement une question de lutte de pouvoir ou de rivalité pour des “parts de marché”. Elle est aussi, selon les deux auteurs, liée au système de paiement. En effet, les Idels travaillant pour l’HAD sont « souvent » rémunérées « avec beaucoup de retard », et peuvent avoir l’impression d’être salariées. Il y a, enfin, un désaccord quasi culturel. « Pour l’infirmière libérale, et pour le mari [de la patiente], faire la toilette est un acte qui engage la dignité de la personne ; pour le service hospitalier [l’HAD], c’est un acte de moindre valeur qu’un soin, puisqu’il exige moins de savoir technique et engage moins le pronostic vital. »
(1) Juliette Hirtz et Sandra Pellet.
(2) Le Salaire de la confiance. L’Aide à domicile aujourd’hui, Florence Weber, Loïc Trabut, Solène Billaud (dir.), éditions Rue d’Ulm-Sciences sociales, 365 p., 2014. 24 euros.