Il y avait de quoi en avoir plein le dos. À la veille de la Coupe du monde de football, les médias grand public ont accaparé notre temps de cerveau disponible avec Franck Ribéry et sa lombalgie. À la radio, à la télé, c’était toujours le même disque (intervertébral) : le champion allait-il se remettre sur pied ? À longueur de flashs infos et d’émissions spéciales, on aurait presque cru que Franck Ribéry était le seul Français à affronter cette pathologie, dont pourtant plus de la moitié de la population de 30 à 64 ans a souffert au moins un jour dans l’année écoulée
Ces patients anonymes comptent pourtant tout autant que les célèbres malades. Et leurs soignants méritent tout autant la une que les soigneurs de stars. Des soigneurs, d’ailleurs, en désaccord manifeste sur le cas Ribéry : les médecins de France et d’Allemagne, des deux côtés du rein, se sont renvoyé la balle. C’est un signe de la pression mise sur le joueur pour qu’il reprenne le chemin des terrains. Mais, plutôt que de se tuer à la tâche sur injonction médiatique et économique, Ribéry a préféré prendre des vacances. Il a bien fait. En général, « un arrêt de travail serait la solution la plus appropriée pour les nombreux travaux pénibles dont les lombalgies sont la conséquence. (…) Il est souvent plus économe financièrement et surtout moins risqué au niveau des effets secondaires ».
(1) Selon l’Inserm (via le lien raccourci bit.ly/1q4Ghvj). La lombalgie de Ribéry, elle, a été diagnostiquée comme chronique.
(2) Témoignage de médecin généraliste dans l’article “Aïe j’ai mal au dos”, Pratiques n° 63, octobre 2013.